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Encarta 2008 - les habitats traditionnels dans le monde
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les habitats traditionnels dans le monde
L’habitat désigne le lieu de vie des hommes. Cela correspond à la maison, mais aussi à l’espace autour, où les hommes circulent, travaillent, se divertissent. Dans de nombreuses régions du monde, les hommes emploient les mêmes techniques de construction de génération en génération, et les bâtiments conservent le même aspect depuis des siècles. C’est ce qu’on appelle l’habitat traditionnel.
Plusieurs raisons expliquent la diversité des habitats traditionnels dans le monde. Tout d’abord, les matériaux utilisés dépendent de ceux qui existent sur place : la pierre, le bois, le bambou, la terre, mais aussi les peaux animales ou la neige dans le cas de l’igloo.
Le climat joue également un rôle important. Dans les régions froides et ventées, comme en Europe, les maisons traditionnelles sont souvent basses et regroupées les unes auprès des autres. Dans les zones chaudes et sèches, comme en Afrique, la maison est protégée du soleil. Elle comporte peu de fenêtres et une petite porte. Les matériaux employés gardent la chaleur pour la nuit et la fraîcheur pour le jour. Dans les zones chaudes et humides, comme dans le sud de l’Asie, la maison est grande ouverte, pour laisser passer l’air. Parfois, elle est même dépourvue de murs (chez les indiens Waraos en Amérique du sud). S’il pleut beaucoup, le bâtiment est recouvert d’un toit conique, sur lequel la pluie glisse. Si, au contraire, la pluie est rare, la maison comporte un toit en terrasse (c’est-à-dire plat).
Enfin, des raisons sociales, religieuses ou symboliques peuvent influencer l'habitat. Ainsi, les villages du peuple des Dogon du Mali (un pays d'Afrique de l'Ouest) reproduisent leur vision du monde.
POUR ALLER PLUS LOIN
pour mieux connaître quelques peuples du monde :
→ les Dogon
→ les Massaïs
→ les Touareg
→ les Mongols
→ les Aborigènes
→ les Sioux
→ les Yanomami
→ les Rom
→ les Inuit
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les Dogon
Les Dogon sont un peuple du sud du Mali, un pays d’Afrique de l’Ouest. Leur territoire est situé dans la zone du Sahel. Il comprend le plateau Dogon, les falaises du Bandiagara et la plaine de Seno.
Les Dogon étaient environ 600 000 en 2000. Ils parlent le dogo so, une langue qui se subdivise en de nombreux dialectes. La langue des Peul, peuple voisin, sert de langue de communication entre les villages. L’islam est devenu depuis 50 ans la religion dominante chez les Dogon.
DU PAYS MANDINGUE AUX FALAISES DE BANDIAGARA
Entre le xie et le xiiie siècle, les Dogon émigrent du pays mandingue, à l’ouest du Mali : ils fuient les conquérants musulmans qui veulent les convertir à l’islam. Ils se réfugient sur les falaises de Bandiagara d’où ils chassent un autre peuple, les Tellem, qui y vivait dans des habitations troglodytes (dans des cavités creusées dans les rochers). Ils subissent aux siècles suivants la domination de plusieurs peuples africains, avant d’être colonisés en 1893 par les Français.
Depuis les années 1970, les Dogon sont confrontés à des sécheresses à répétition. La pauvreté qui en découle pousse certains à s’établir dans les villes. Cet exode rural provoque une découverte brutale de la modernité. Si beaucoup de Dogon sont aujourd’hui convertis à l’islam, celui-ci reste souvent superficiel, et certains villages perpétuent la religion animiste traditionnelle. Ces pratiques, qui donnent lieu à des manifestations culturelles spectaculaires, font d’ailleurs du pays dogon une destination touristique recherchée.
DES MYTHES TRÈS RICHES ET COMPLEXES
Le peuple dogon se distingue en effet par la richesse et la complexité de sa cosmogonie, c’est-à-dire par l’ensemble des mythes qui expliquent la création du monde. L’ethnologue Marcel Griaule (1898-1956), spécialiste des Dogon, en a recueilli le récit auprès d’un vieux Dogon en 1931, et en a tiré un livre célèbre intitulé Dieu d’eau. La mythologie dogon fait intervenir le dieu créateur Amma, marié à la Terre. La Terre donne deux enfants à Amma : Nommo et Yurugu. Nommo engendre quatre couples de jumeaux, à l’origine des quatre tribus dogon nommées Dyon, Arou, Ono et Domno, et des quatre grands cultes. Yurugu, transformé en petit renard nocturne, fait aussi l’objet d’un culte. Les devins interprètent les traces laissées par les renards la nuit sur le sol grâce à des tables de divination.
UN PEUPLE D’AGRICULTEURS SUR UN SOL INGRAT
Essentiellement agriculteurs, les Dogon ont réussi à tirer parti de l’environnement sahélien dans lequel ils vivent, où l’eau est très peu abondante. Ils cultivent le mil, le sorgho, le riz et les oignons sur de petites parcelles. Les récoltes sont stockées dans des greniers aux toits coniques recouverts de paille. Les villages anciens sont accrochés aux falaises et comportent de nombreuses maisons de pierres sèches ou de briques d’argile crue. La façade des grandes maisons de famille est ornée de 80 niches, correspondant aux 8 ancêtres fondateurs et à leur descendance.
Les hommes se réunissent dans la toguna, ou « maison de la parole ». Pendant leurs règles, les femmes sont considérées comme impures et vont habiter dans des maisons rondes, aux abords du village.
UNE STRUCTURE SOCIALE LIÉE À LA COSMOGONIE
La société est fondée sur plusieurs distinctions : entre les hommes et les femmes, entre les groupes d’âge, entre les professions. Ainsi, les forgerons, les artisans et les griots (des musiciens-poètes qui transmettent la tradition orale), constituent des castes habitant des quartiers séparés. Les garçons qui ont connu ensemble la circoncision forment une même classe d’âge. Ils doivent s’entraider toute leur vie. Ils vivent ensemble dans une maison jusqu’à leur mariage. Il en est de même pour les jeunes filles, qui subissent, elles, le rite de l’excision.
La structure sociale est également liée aux mythes de la création. En effet, à son sommet, on trouve les hogon, qui représentent le dieu Amma et les puissances surnaturelles. Les hogon sont les chefs politiques et religieux qui conduisent les quatre tribus dogon ; ils exercent leur autorité sur les classes d’âge. Ils dirigent aussi la société des masques (ava), qui regroupe tous les hommes circoncis, jeunes et vieux. La société des masques tient une grande place dans les rites funéraires (liés à la mort et aux funérailles).
les rites de la circoncision et de l'excision
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La circoncision et l'excision sont des opérations pratiquées sur les organes génitaux de l'homme et de la femme. Chez l'homme, la circoncision consiste à couper le morceau de peau qui recouvre le bout du pénis (le prépuce). Chez la femme, l'excision consiste à retirer le clitoris et les petites lèvres.
Dans de nombreuses cultures non occidentales, la circoncision et l'excision sont des rites de purification et d'initiation : ce sont des actes qui marquent le passage de l'enfance à l'âge adulte.
Toutefois, l'excision a des conséquences graves sur la santé et le bien-être des femmes : les accouchements sont très douloureux pour les femmes excisées ; les opérations étant souvent pratiquées dans de mauvaises conditions d'hygiène, les jeunes filles courent le risque d'attraper des infections, voire même de mourir. L'excision est interdite en France. Dans les pays où elle est autorisée, de nombreuses organisations de défense des droits de la femme luttent pour son abolition. |
UN ART TRÈS RÉPUTÉ
Sobre et dépouillé, l’art des Dogon est réputé. Il s’agit surtout de masques et de statuettes rituelles. Les statuettes sont placées dans les sanctuaires familiaux et représentent les ancêtres ou les êtres mythiques. Les masques, superbes, complétés par un costume, sont portés par les danseurs lors des cérémonies funéraires spectaculaires. Un mannequin du défunt est aussi réalisé. Mais la plus grande cérémonie dogon est le sigui, où apparaît le masque du même nom, haut de 7 mètres. Elle ne se produit que tous les 60 ans — la dernière remonte à 1967.
POUR ALLER PLUS LOIN
→ l’histoire de l’Afrique
→ l’animisme
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les Massaïs
Les Massaïs sont un peuple d’Afrique de l’Est. Ils vivent surtout dans le sud du Kenya et le nord de la Tanzanie, dans la grande vallée du Rift, où ils occupent essentiellement les plateaux. Ils parlent le maa, une langue appartenant à la famille nilo-saharienne. Ils sont environ 550 000. Les Sumburu et les Njemp sont leurs proches parents.
DES CONDITIONS DE VIE DIFFICILES
Originaires du Sud-Soudan, les Massaïs ont vécu d’abord près du lac Turkana, au nord du Kenya. À partir du xviie siècle, ils se sont déplacés vers le sud. Ils n’ont opposé qu’une faible résistance à la colonisation des Anglais, à cause de la peste bovine qui décimait leur bétail, et de la variole. Ils ont été déplacés dans la zone devenue la réserve de Massai Mara.
Aujourd’hui, ils attirent les touristes parce qu’ils conservent leurs coutumes traditionnelles. Ceux-ci visitent leur village, en payant un droit d’entrée au chef du village. Les Massaïs connaissent cependant des conditions de vie difficiles : ils ont peu accès aux soins médicaux, à l’eau et à l’éducation.
UNE SOCIÉTÉ ORGANISÉE EN CLASSES D’ÂGE
Les Massaïs sont divisés en cinq clans correspondant aux descendants des cinq fils de leur ancêtre fondateur. Chacun de ces clans est divisé en plusieurs groupes. L’autorité est exercée par le laibon, le chef du village. La vie sociale est organisée en classes d’âges, chaque classe d’âge ayant aussi un chef désigné. La justice est rendue par le conseil des anciens qui inflige des amendes en têtes de bétail.
UN PEUPLE DE PASTEURS NOMADES
Les Massaïs sont des pasteurs semi-nomades. Leur bétail (chèvres, moutons, bovidés) est leur bien le plus précieux ; la propriété de la terre n’a pour eux aucune valeur. Le créateur du monde, qu’ils appellent En-Kai, est censé leur avoir fait don de tous les bœufs de la terre. Les autres peuples qui possèdent du bétail le leur auraient dérobé il y a longtemps. Une loi a été votée au Kenya qui leur interdit de « récupérer » ce bétail « volé ».
Les Massaïs parcourent de grandes distances avec leur troupeau et construisent des villages qu’ils abandonnent ensuite. Ceux-ci sont composés de huttes, faites de branches enduites de boue et de bouse de vache, et entourés d’une barrière de branches épineuses qui les protège des animaux sauvages. Leur nourriture se compose essentiellement de lait frais ou caillé et de sang prélevé sur le bétail vivant, ainsi que de millet et de maïs.
UNE VIE PONCTUÉE PAR DES RITES DE PASSAGE
Les jeunes garçons sont d’abord des bergers. Entre 12 et 15 ans, ils font leur entrée dans la classe des jeunes guerriers. Ce passage est marqué par le rite de la circoncision. Les jeunes guerriers se reconnaissent à leurs longs cheveux tressés, leur longue cape en tissu rouge et leur lance. Ils vivent dans un village à part, afin d’être éloignés de l’univers féminin, et doivent respecter des interdits alimentaires, comme l’interdiction de boire de l’alcool. Une dizaine d’années plus tard, le jeune guerrier devient un guerrier adulte, après un nouveau rite d’initiation où il se rase la tête. Il peut alors se marier, tandis que les interdits alimentaires sont levés. Le guerrier adulte accède ensuite au statut de jeune aîné, puis à celui d’aîné.
Comme les jeunes garçons, les jeunes filles massaïs subissent entre 14 et 16 ans un rite de passage, l’excision. Ce rite fait accéder les jeunes filles au rang de jeunes femmes. Elles sont ensuite mariées, le mariage étant souvent arrangé par leur père avant même leur naissance. La femme mariée rejoint alors un nouveau village. Elle construit et entretient les huttes, s’occupe de l’approvisionnement en eau, du feu, de la traite des vaches, de l’éducation des enfants.
les rites de la circoncision et de l'excision
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La circoncision et l'excision sont des opérations pratiquées sur les organes génitaux de l'homme et de la femme. Chez l'homme, la circoncision consiste à couper le morceau de peau qui recouvre le bout du pénis (le prépuce). Chez la femme, l'excision consiste à retirer le clitoris et les petites lèvres.
Dans de nombreuses cultures non occidentales, la circoncision et l'excision sont des rites de purification et d'initiation : ce sont des actes qui marquent le passage de l'enfance à l'âge adulte.
Toutefois, l'excision a des conséquences graves sur la santé et le bien-être des femmes : les accouchements sont très douloureux pour les femmes excisées ; les opérations étant souvent pratiquées dans de mauvaises conditions d'hygiène, les jeunes filles courent le risque d'attraper des infections, voire même de mourir. L'excision est interdite en France. Dans les pays où elle est autorisée, de nombreuses organisations de défense des droits de la femme luttent pour son abolition. |
UN ART TRÈS ÉLABORÉ
Les Massaïs sont connus pour leur parure très élaborée. Les femmes, qui portent les cheveux rasés, ont des parures constituées de bracelets, de colliers de perles multicolores, et de diadèmes ornés de boutons de nacre et de formes géométriques en métal. Toutes sortes d’ornements pendent à leurs oreilles percées.
Les Massaïs sont également célèbres pour leurs danses. En particulier, lors d’une danse rituelle, les femmes font sauter leurs colliers d’un brusque mouvement de buste, tandis que les jeunes guerriers sautent à pieds joints devant elles, le plus haut possible, afin de montrer leur virilité, en imitant les rugissements du lion.
POUR ALLER PLUS LOIN
→ l’histoire de l’Afrique
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les Touareg
Les Touareg sont un peuple d’Afrique. Au singulier, on dit un Targui. Ils vivent dans les zones désertiques et semi-désertiques du Sahara et du Sahel, sur un territoire immense qui va du Maghreb à l’Afrique noire. Ils sont plus de 2 millions. Les pays où ils sont le plus nombreux sont le Niger et le Mali, où ils représentent 10 % et 6 % de la population. Ils sont présents également au Burkina Faso, en Algérie et en Libye. Quelques petites communautés vivent au Nigeria et au Tchad.
Les Touareg sont des musulmans. Ils parlent une langue berbère, le tamashaq, et possèdent aussi une écriture, le tifinagh.
UNE HISTOIRE MARQUÉE PAR LES RÉVOLTES
Les Touareg ont migré, plusieurs siècles avant notre ère, à partir du Maroc et de la Libye, vers le Sahara central. Ils ont tenté de résister à la colonisation française (1880-1900) et ont été réprimés lors de rébellions. Les pays où ils vivent étant devenus ensuite indépendants, leurs déplacements ont été rendus plus difficiles et ils ont été marginalisés. En 1963-1964, ils se sont rebellés au Mali, mais cette révolte a été durement réprimée. Les Touareg ont pris à nouveau les armes en 1990, au Niger et au Mali, puis en 1995 au Mali. Aujourd’hui la paix semble revenue.
UNE SOCIÉTÉ TRÈS HIÉRARCHISÉE
Les Touareg se répartissent en confédérations de tribus correspondant aux montagnes qu’ils occupent : le Hoggar, l’Ajjer, l’Aïr et l’Adrar. Les tribus sont le plus souvent placées sous le commandement d’un chef, l’amenokal. Elles sont en général issues d’une ancêtre féminine, et c’est par les femmes que sont transmis les titres et les statuts. La société touareg est en effet très hiérarchisée et comprend des castes. Du sommet à la base, on trouve des nobles guerriers, des vassaux, des religieux, des groupes d’artisans, des anciens esclaves affranchis.
Traditionnellement, les Touareg avaient des esclaves, mais la pratique de l'esclavagisme est désormais illégale dans tous les pays où ils vivent. Les esclaves (Iklan ou Bellas) avaient la peau noire. Ils devaient une totale obéissance à leurs maîtres, gardaient les troupeaux, assuraient les travaux ménagers, le chargement sur les dromadaires des caravanes, etc.
UN PEUPLE D’ÉLEVEURS NOMADES
Réputés pour leur aptitude à la guerre, les Touareg tiraient leurs revenus du commerce caravanier et des rezzous (razzias ou pillages), qui sont maintenant interdits. Ce sont encore de nos jours des éleveurs nomades, qui passent souvent l’hiver dans les vallées abritées des montagnes, où ils trouvent eau et végétation. Toutefois, ils occupent un si vaste espace que leur mode de vie diffère en fonction de leur région. Ainsi, au nord, leurs troupeaux sont composés surtout de dromadaires et de chèvres, tandis qu’au sud ils comprennent aussi des vaches et des brebis. Ceux de l’Aïr, dans le nord du Niger, cultivent des jardins irrigués. Plus au sud encore, ils combinent agriculture (mil) et élevage.
Les Touareg habitent dans des tentes en peaux ou des huttes en nattes végétales ; ils se nourrissent de dattes, de lait, de beurre, de fromage, de bouillies de céréales (mil, un peu de blé et de riz) et de viande. Les hommes portent un voile de tête formant à la fois un turban, une visière et un voile, et des vêtements en coton teints à l’indigo (de couleur bleue), ce qui leur a valu le surnom d’« hommes bleus ». Les armes traditionnelles étaient l’épée, la lance, le poignard et le bouclier. Les femmes ne se voilent pas le visage. Elles peuvent choisir leur mari, qui est monogame (contrairement à d’autres communautés musulmanes dans lesquelles les hommes ont le droit de prendre plusieurs épouses) ; elles peuvent aussi divorcer.
UNE RICHE TRADITION ORALE
La littérature orale des Touareg est très riche, avec des devinettes, des proverbes, et toutes sortes de contes. La poésie joue un rôle très important ; les poèmes évoquent l’amour, la mort, l’éloignement de la femme aimée, les grandes batailles du passé, ou des événements récents comme la migration et la révolte.
Les artisans fabriquent les objets de la vie quotidienne, les selles de dromadaires et les armes, ainsi que des bijoux en argent. La musique rythme la vie de tous les jours.
POUR ALLER PLUS LOIN
→ l’histoire de l’Afrique
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les Mongols
Les Mongols sont un peuple d’Asie centrale, réparti dans l’État de Mongolie (2 millions), en Chine (3,5 millions) et en Russie (1 million). En Mongolie, les Mongols représentent 90 % de la population. En Chine, ils vivent en majorité dans la province de Mongolie-Intérieure. En Russie, les deux ethnies mongoles sont les Bouriates et les Kalmouks.
Les Mongols sont de religion bouddhique tibétaine depuis le xvie siècle ; le dalaï-lama est leur chef spirituel religieux. Mais certains groupes ont conservé leur religion traditionnelle (le chamanisme, une croyance selon laquelle des sorciers, les chamans, peuvent entrer en communication avec les esprits de la nature et ceux des ancêtres). Les diverses langues mongoles s’écrivent à l’aide de l’alphabet russe mais aussi avec l’alphabet mongol, dont l’origine remonte au xiiie siècle.
LA PUISSANCE DE L’ANCIEN EMPIRE MONGOL
Probablement venus de Sibérie orientale, les Mongols se sont déplacés vers ce qui allait devenir la Mongolie entre le xie et le xiie siècle. En 1206, Gengis Khan unifie les tribus mongoles et turques de haute Asie et fonde l’Empire mongol. Ses conquêtes, et celles de ses successeurs, aboutissent à un gigantesque empire, le plus vaste de tous les temps. Les descendants de Gengis Khan règnent dans les pays conquis, et adoptent leurs coutumes.
Après la fin de l’Empire mongol au xive siècle, la plupart des tribus mongoles passent sous la domination de la Chine et de la Russie. Au xxe siècle, la région correspondant au sud de la Mongolie, la Mongolie-Intérieure, est définitivement annexée par la Chine. Le reste de la région proclame son indépendance en 1924, mais dépend complètement de l’Union soviétique. La république de Mongolie devient véritablement un État indépendant en 1992, avec la disparition de l’Union soviétique.
UNE TRADITION DE NOMADISME PASTORAL
Les Mongols sont traditionnellement des éleveurs nomades. Mais beaucoup sont devenus sédentaires et vivent en ville. Les nomades font aujourd’hui souvent simplement la transhumance entre un camp d’hiver et des pâturages d’été. Ils habitent des tentes appelées ghers (ou yourtes). Celles-ci sont constituées d’un treillis de bois disposé en cercle et soutenu par un faisceau de lattes, sur lesquelles sont déployées des couvertures en feutre.
Ils élèvent des yaks, des moutons, des chèvres, des chameaux, des rennes et des petits chevaux résistants qu’ils montent dès leur plus jeune âge. Les hommes chassent, pêchent, s’occupent des troupeaux, de la fabrication des selles et des armes. Les femmes s’occupent du gher, de la cuisine, des enfants, de la couture, de la traite des animaux. Viande et laitages sont les principaux aliments ; le thé et l’aïrak, un alcool réalisé avec du lait fermenté de jument, les principales boissons. Les Mongols portent en hiver des robes de fourrure doublées de satin ou de tissu, et en été des robes amples à manches longues.
Les Mongols ont un grand sens de l’hospitalité.
L’ART ET LA CULTURE MONGOLS
Les Mongols ont une riche tradition musicale et poétique, avec tout un éventail de façons de chanter. Le khoomi est le plus célèbre des chants ; c’est un chant de gorge où le chanteur produit plusieurs sons en même temps. Parmi les nombreux instruments figurent le violon à tête de cheval, à deux cordes, qui se joue avec un archer en crin de cheval, et la guimbarde. Les danses mongoles sont également très connues.
Deux grandes fêtes se déroulent dans l’année. Le Naadam (« jeux » en mongol) est une fête sportive traditionnelle qui a lieu en été. Il comprend des épreuves de lutte mongole, de tir à l’arc et des courses de chevaux. Tsagaan Sar (« la lune blanche »), généralement en février, marque la fin de l’hiver et le début du printemps.
POUR ALLER PLUS LOIN
→ la Mongolie
→ Gengis Khan
→ l’histoire de l’Asie
→ les religions orientales
→ le chamanisme
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les Aborigènes
Les Aborigènes sont un peuple d’Australie. Ils sont aujourd’hui environ 250 000, et représentent 1,5 % de la population australienne.
Le mot « aborigène » a été utilisé par les explorateurs européens qui ont abordé en Australie en 1770 ; il veut dire la même chose que « autochtones » ou « indigènes », c’est-à-dire qu’il désigne les premiers habitants d’une contrée. Même si les Aborigènes d’Australie forment un peuple, chacun des groupes répartis sur le territoire australien a son propre nom, son art, ses traditions.
Quelque 250 langues aborigènes auraient existé avant la colonisation de l’Australie par les Européens, et peut-être 500 ou 700 tribus. Aujourd’hui seulement une vingtaine de langues seraient parlées couramment et 70 autres seraient en train de disparaître. Beaucoup d’Aborigènes parlent l’anglais en plus de leur langue.
UNE HISTOIRE TRAGIQUE
Les Aborigènes seraient arrivés en Australie il y a plus de 50 000 ans (l’île était alors inhabitée) ; ils seraient venus d’Inde par la mer, auraient atteint la Nouvelle-Guinée, et enfin l’Australie. Les Européens les découvrent en même temps que l’Australie à partir du xviie siècle.
Mais la colonisation britannique qui débute en 1788 tourne à la tragédie. Éliminés par les massacres, les maladies, dépossédés de leur territoire, déportés en grand nombre, les Aborigènes sont regroupés dans des missions ou des réserves, devenues aujourd’hui des communautés.
Beaucoup ont dû s’installer dans les villes, mais sont restés en marge de la société. Ils connaissent un taux de chômage très élevé et leur espérance de vie est de 20 ans inférieure à celles des autres Australiens. Ils n’ont obtenu une vraie citoyenneté australienne qu’en 1967. Grâce à leurs luttes, ils ont obtenu des droits et, depuis 1992, la restitution de quelques territoires, mais leur combat continue. Ce combat porte notamment sur la protection de leur identité, l’accès à la propriété terrienne et la disparition des inégalités économiques et sociales dont ils sont victimes.
DES CHASSEURS-CUEILLEURS NOMADES
Privée de ses terres, la population aborigène a vu son mode de vie traditionnel peu à peu détruit. Les Aborigènes étaient des chasseurs-cueilleurs nomades. Ils se déplaçaient dans leur territoire en petits groupes et établissaient des campements de huttes ou des abris de pierre. Ils pêchaient et chassaient des animaux comme le kangourou, le wallaby, l’émeu ou la tortue, à l’aide de filets, de hameçons ou de lances, mais aussi de propulseurs (woomera) et de boomerangs.
Il n’y avait pas vraiment de chefs ; les anciens veillaient à la bonne application des lois sociales et religieuses. Chaque clan avait un animal ou une plante comme totem, représentant son ancêtre fondateur.
LE TEMPS DU RÊVE
Les Aborigènes sont très attachés à la terre et ont un grand respect pour la nature. Pour eux, chaque arbre, chaque rocher, animal ou montagne, chaque tribu, avec ses lois, ses croyances et son territoire ont été créés par leurs ancêtres, des esprits issus de la terre. Ils appellent cette lointaine époque mythique le « temps du Rêve ». Après avoir transmis aux hommes les connaissances nécessaires à leur survie et à leur existence en société, les héros de la culture ancestrale ont disparu à l’intérieur de la terre.
Des rituels permettent cependant d’entrer dans le temps du Rêve. Le temps d’une cérémonie particulière, les participants eux-mêmes deviennent les ancêtres primitifs et, retraçant leurs voyages, vivent à nouveau le temps « fort » de la création. De même, lorsque quelqu’un meurt, son âme retourne dans ce temps où elle se trouvait avant de naître.
UN ART TRÈS RICHE ET DIVERSIFIÉ
Ce grand mythe s’est transmis oralement par les légendes et les rituels, mais aussi grâce aux peintures rupestres (peintes sur les parois des rochers ou des grottes) ; les plus anciennes datent d’il y a 45 000 ans. Celles de l’ouest de la terre d’Arnhem, des montagnes de Kimberley et de la péninsule de Cape York sont parmi les plus célèbres. Elles représentent les ancêtres surnaturels, tels que le faiseur de pluie Wandjina, l’Homme-éclair ou le serpent Arc-en-Ciel. L’art aborigène, très riche, comprend aussi des peintures d’animaux et d’humains où sont représentés le squelette et les organes internes (elles sont dites « aux rayons X » parce qu’elles font penser à des radios), ainsi que des peintures sur écorce ou sur sol.
L’art aborigène connaît un véritable renouveau depuis les années 1970. Des artistes du désert peignent des toiles à la peinture acrylique dans un style géométrique, avec des cercles, des lignes, des petits points. D’autres se tournent aujourd’hui vers le cinéma, la musique, la littérature.
POUR ALLER PLUS LOIN
→ l’histoire de l’Océanie
→ l'Australie
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les Sioux
Les Sioux sont la plus grande tribu d’Indiens des Grandes Plaines d’Amérique du Nord. Ils vivent aujourd’hui dans des réserves qui se trouvent essentiellement aux États-Unis, dans les États du Dakota du Nord et du Sud, du Minnesota et du Nebraska, mais aussi au Canada, dans les provinces d’Alberta, de la Saskatchewan et de Manitoba.
Leur nom provient du terme nadowe-iss-iw-ug (« petit serpent »), par lequel la tribu ennemie des Ojibwa les désignait. Ce terme a été déformé ensuite par les Français en naduesiu puis nadowessioux.
PRINCIPAUX GROUPES DE SIOUX
Les Sioux se divisent en trois groupes principaux : les Dakota, les Nakota et les Lakota. Ces trois noms signifient « alliés » dans leurs dialectes. Les Dakota (ou Santee) sont originaires de l’est des Grandes Plaines ; les Nakota (ou Yankton), du centre ; les Lakota (ou Teton), de l’ouest. Les Lakota forment le groupe le plus important. Les célèbres chefs Sitting Bull (« Taureau assis »), Crazy Horse (« Cheval fou ») et Red Cloud (« Nuage rouge ») étaient issus de ce groupe.
Ces trois groupes forment ensemble sept divisions. Les Sioux se nomment eux-mêmes Oteeti Cawokin, qui signifie « les Sept Feux du Conseil ».
DE LA LUTTE CONTRE L’AVANCÉE DES ÉTATS-UNIS…
La colonisation des Blancs commence à partir de 1840. Face aux violations de leurs territoires, les Dakota se révoltent en 1856 puis en 1862, mais sont violemment réprimés et exilés dans des réserves. En 1865-1867, Red Cloud mène la guerre pour empêcher la construction d’une route à travers les terrains de chasse et oblige les États-Unis à signer le traité de Fort Laramie (1868).
Les hostilités reprennent en 1875, lorsque de l’or est découvert dans le massif des Black Hills (« collines noires »). Sitting Bull et Crazy Horse remportent une célèbre bataille face au général Custer à Little Big Horn, en 1876. La résistance sioux prend fin en 1890 à Wounded Knee, lorsque l’armée américaine massacre des centaines de Sioux désarmés, hommes, femmes et enfants.
… AU MOUVEMENT DE RETOUR AUX TRADITIONS
Le village de Wounded Knee est de nouveau le théâtre d’un conflit en 1973 : 300 Sioux de la réserve de Pine Ridge s’y retranchent et proclament l’indépendance. Ils appartiennent à l’American Indian Movement (AIM), un mouvement créé en 1968 pour défendre les droits des Indiens sur leurs territoires. Le siège dure 73 jours et la répression du gouvernement américain est sévère. Toutefois, cet événement permet la renaissance de la résistance sioux sous la forme d’un retour aux traditions.
UNE TRIBU DE GUERRIERS ET DE CHASSEURS
Les Sioux constituaient une société de guerriers et de chasseurs. Ils ont développé une culture fondée sur le bison, jadis abondant. Après l’adoption du cheval, ils sont devenus des cavaliers remarquables.
Les garçons pratiquaient le tir à l’arc dès leur plus jeune âge et commençaient à chasser vers dix ans. La longue coiffure en plumes d’aigle était l’apanage du guerrier confirmé. Le costume de cérémonie comprenait aussi des jambières ornées de perles et des mocassins couverts de piquants de porc-épic.
Les Sioux habitaient dans des tentes faites de peaux d’animaux cousues (les célèbres tipis). L’hiver, ils demeuraient en petits groupes. Mais, l’été, les membres d’une tribu se retrouvaient pour de très grands rassemblements, et des expéditions guerrières étaient menées contre les tribus ennemies.
RITES ET CROYANCES
Les Sioux croient en une puissance suprême, le Grand Créateur ou Grand Esprit (Wakan Tanka). Pour eux, la nature est peuplée de forces mystérieuses et d’esprits. L’homme-médecine, ou chaman, est l’intercesseur entre le Grand Esprit et la tribu. Il tient son pouvoir d’un enseignement secret transmis par les anciens. Il chasse « le mauvais esprit » du corps de ses patients pour obtenir la guérison.
Les visions occupent une place importante dans la religion sioux. En particulier, la quête de visions est un rite initiatique auquel sont soumis les jeunes garçons. Ils gagnent le flanc d’une colline, une grotte ou une fosse, où ils jeûnent et restent seuls, quatre jours durant, attendant une vision qui les éclairent sur leur destin. Au retour, l’homme-médecine interprète la vision.
La cérémonie de la loge à transpirer (inipi) permet à l’individu de renaître à une conscience nouvelle. Les pierres chauffées sur un feu sont introduites à l’intérieur de la hutte. On répartit dessus des feuilles et de l’herbe aromatique, avant de verser l’eau destinée à produire la vapeur purificatrice.
La pipe sacrée, ou calumet, intervient dans toutes les grandes cérémonies. La fumée qui s’en échappe constitue le moyen de communiquer avec le Grand Esprit. Elle scelle aussi la paix entre les peuples qui concluent un accord.
La danse du Soleil est la grande cérémonie sacrée des Sioux. Elle donne lieu encore de nos jours, l’été, aux grands rassemblements tribaux. Durant quatre jours, les participants jeûnent et dansent du lever au coucher du Soleil. Ils s’imposent des souffrances en espérant attirer l’attention du Grand Esprit afin qu’il accède à leurs demandes.
Les Sioux n’enterraient pas leurs morts. Le corps était enveloppé dans une peau de bison et placé sur un échafaud, loin des prédateurs.
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→ l’histoire de l’Amérique
→ le chamanisme
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les Yanomami
Les Yanomami (ou Yanomani) sont l’un des derniers grands peuples d’Indiens de la forêt amazonienne. Ils résident sur un vaste territoire situé au nord-est du Brésil, dans les États du Roraima et de l’Amazonas, et au sud du Venezuela. Leur habitat traditionnel est la forêt tropicale d’altitude, qui sépare les deux pays. Ils seraient environ 20 000. Leur langue se subdivise en quatre dialectes : yanomami, yanoman, sanema et yanam.
LES VICTIMES DES COLONS ET DES CHERCHEURS D’OR
Les ancêtres des Yanomami sont venus d’Asie en franchissant le détroit de Béring il y a plusieurs millénaires. Leurs premiers vrais contacts réguliers avec la civilisation occidentale remontent seulement aux années 1950. Ils ont pu ainsi préserver longtemps leur culture traditionnelle.
L’ouverture de routes dans la forêt au début des années 1970 les a mis en contact avec des maladies contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés. Des villages entiers ont été décimés. À partir du milieu des années 1980, des chercheurs d’or et de diamants ont envahi par milliers leurs terres et pollué les cours d’eau, entraînant des empoisonnements mortels au mercure. Des tueries ont également eu lieu. Au total, presque 20 % de leur population a péri entre 1986 et 1993.
UN AVENIR TRÈS MENACÉ
Cette situation a été dénoncée par plusieurs associations militant pour la défense de l’existence des Yanomami et d’autres peuples indiens d’Amérique du Sud. Le combat des Yanomami a bénéficié d’un important retentissement dans les médias (télévision, journaux) qui a permis d’alerter l’opinion mondiale. En 1992, une réserve yanomami a été créée. Mais, alors que ce territoire est censé leur être réservé, les Yanomami continuent de subir les invasions des chercheurs d’or. De plus, en 1998, ils ont dû affronter d’immenses incendies de forêt. L’avenir des Yanomami demeure très menacé.
UN PEUPLE D’AGRICULTEURS ET DE CHASSEURS
Les Yanomami habitent dans des grands auvents communautaires de forme circulaire (yano), constitués de poteaux de bois surmontés d’un toit de feuilles de palmier. On en compte entre 200 à 300 dispersés sur leur territoire. Chaque village-maison abrite de 20 à 300 personnes. Chaque famille occupe un espace déterminé qu’elle aménage en suspendant des hamacs autour d’un feu alimenté en permanence.
Ils pratiquent l’agriculture sur brûlis (qui consiste à brûler la végétation d’un sol afin de le préparer à la culture) et cultivent principalement le manioc et le plantain, mais aussi les bananes, les ignames, la canne à sucre. Ils font également la culture du coton (avec lequel les femmes confectionnent les hamacs et les vêtements) et du roseau (pour confectionner des flèches). Ils pratiquent la chasse (le singe est un mets de choix) et la cueillette. Une fois leur territoire de chasse et les sols épuisés, ils démontent leur village et se déplacent sur un autre site.
Un bon chasseur peut avoir plusieurs femmes. Le chef est l’inspirateur et le conciliateur du groupe ; il doit posséder une qualité indispensable, l’éloquence (l’art de bien s’exprimer par la parole). Ses enfants sont souvent appelés à lui succéder.
L’idée de commerce leur est totalement étrangère, mais il y a des échanges. La fonction principale des actes de donner et de recevoir est de maintenir de bonnes relations. Les alliances entre tribus sont très importantes et permettent de minimiser les querelles et les violences.
DE GRANDS ADEPTES DU CHAMANISME
Les Yanomami, qui sont très attachés à leurs croyances, pratiquent le chamanisme. Cette pratique constitue le pilier de leur culture. Pour entrer en contact et dialoguer avec les esprits, les chamans se servent d’une poudre végétale hallucinogène qu’ils inhalent par le nez. Ils dansent et chantent, en fonction de l’esprit qui les visite. Ils interviennent en cas de maladies ou d’infertilité, pour favoriser la chasse, l’agriculture, la cueillette, etc.
La principale cérémonie est un rituel funéraire, le reahu. Le mort est brûlé et ses proches mangent ses cendres mélangées à une compote de plantain. Tous ses biens sont détruits afin que son âme puisse rejoindre plus facilement l’au-delà, et ainsi délivrer les vivants de la tristesse du deuil. En cas de non-respect de cette coutume, l’âme du défunt se transforme en esprit funeste, porteur de malheur et de maladie.
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les Rom
Les Rom forment un peuple dispersé en petits groupes. Ils n’ont pas d’État propre, mais sont présents dans presque tous les pays d’Europe, en Asie centrale et en Amérique (Argentine, Brésil, Colombie, États-Unis).
Ils seraient environ 12 millions dans le monde. Ils sont toutefois surtout concentrés en Europe de l’Est et dans les Balkans. Dans certains pays, ils forment des minorités très importantes. C’est le cas notamment en Roumanie, où ils sont 2 millions sur 22 millions d’habitants. Ils sont également très présents en Bulgarie et en Hongrie. Ils sont environ 800 000 en Espagne et 310 000 en France.
Leur langue, le romani, est apparentée à des langues du nord de l’Inde et comprend de nombreux dialectes. Toutefois, en plus de la langue de leur communauté, ils parlent la langue du pays où ils vivent.
Les Rom portent des noms différents en fonction de leur lieu d’origine. Cependant le terme Rom (utilisé à l’origine uniquement pour l’Europe centrale) s’est progressivement imposé, car les autres noms (tels que Tsiganes, Bohémiens, Gitans, Manouches et Romanichels) ont pris une dimension péjorative.
UNE HISTOIRE DIFFICILE À RECONSTITUER
Les Rom sont originaires du nord de l’Inde. Ils ont émigré à partir du xe siècle vers l’Asie mineure et l’Empire byzantin, puis vers l’Europe au début du xive siècle, en passant par la Grèce. Ils semblent être arrivés en France en 1419. D’abord plutôt bien accueillis en Europe, ils ont été par la suite souvent persécutés, expulsés ou réduits à l’état de serfs (comme en Roumanie, où ils ne sont libres que depuis 1855). Durant la Seconde Guerre mondiale, entre 200 000 et 400 000 Rom ont péri dans les camps de concentration nazis. Le Porrajmos est le nom donné au génocide dont ils ont été victimes.
Aujourd’hui, les Rom prennent de plus en plus conscience de leur identité et réclament la reconnaissance de leur culture. Victimes de préjugés et même de discriminations en raison de leur mode de vie nomade et marginal, ils connaissent souvent des difficultés sociales et économiques.
DES COMMUNAUTÉS BASÉES SUR LES LIENS DE PARENTÉ
Les Rom sont divisés en groupes, ou « nations ». En France vivent des Manouches et des Yéniches, qui ont longtemps vécu en Allemagne, leurs cousins les Sinti, qui sont passés par le Piémont (en Italie), ainsi que des Gitans, venus d’Espagne, et des Rom d’Europe centrale.
Les nations sont divisées en clans, composés d’un certain nombre de familles. La solidarité familiale est très importante. Les clans nomment des chefs. Les conflits sont réglés dans des assemblées ou des sortes de cour de justice, les kris, composées des chefs de famille. Les mariages sont souvent arrangés afin de créer des alliances entre les familles ou les clans.
UN PEUPLE ATTACHÉ À SON AUTONOMIE ET À SON UNITÉ
En Europe, beaucoup de Rom sont devenus sédentaires. D’autres gardent le mode de vie nomade ou semi-nomade qui les a longtemps caractérisés. Les voitures et les caravanes ont aujourd’hui remplacé les roulottes. Les métiers traditionnels exercés par les Rom sont liés au voyage : la musique et le spectacle, la forge et le travail du métal, le commerce des chevaux et du bétail. Ils peuvent aussi être marchands ambulants, saisonniers agricoles, forains, artistes de cirque (comme les Bouglione ou les Zavata), ou encore diseurs de bonne aventure. Certains fabriquent des paniers, sculptent le bois ou pratiquent d’autres artisanats.
Leurs traditions sont différentes d’une région à l’autre. Ils ont souvent adopté la religion des pays dans lesquels ils vivent ; on rencontre ainsi des catholiques, des orthodoxes, des protestants, des musulmans. Mais il est une caractéristique qui domine partout : les Rom ont un grand sens de la communauté et de leur unité. Ils donnent d’ailleurs un nom aux « non-Rom », qu’ils appellent des gadjé.
UNE CULTURE MUSICALE DYNAMIQUE
La musique a toujours tenu un rôle très important dans la vie des Rom, notamment au moment des fêtes et des cérémonies. Grâce à leurs talents de musiciens et de danseurs, ils ont longtemps animé les mariages et autres cérémonies, aristocratiques ou villageoises. Encore de nos jours, ils tirent de ces talents un moyen important de subsistance. Certains sont même devenus célèbres, comme Django Reinhardt, grande figure du jazz manouche en France. Outre le jazz manouche, il existe de nombreux autres styles de musique, dont les plus connus sont la musique des Tsiganes des pays de l’Est ou le flamenco des Gitans. Leurs points communs sont l’improvisation, le goût de l’ornementation et de la virtuosité, avec des mouvements lents et désespérés, succédant à des mouvements rapides et frénétiques.
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les Inuit
Les Inuit sont un peuple de l’Arctique. Répartis en petites communautés, ils vivent en Sibérie orientale (Russie), en Alaska (États-Unis), au Canada et au Groenland (Danemark). Ils sont environ 145 000.
Ils parlent en grande majorité une langue appelée inuktitut, qui ne dispose d’un alphabet que depuis 1880. Mais ils parlent aussi la plupart du temps une autre langue, celle du pays où ils séjournent (l’anglais, le danois, le russe ou le français).
En inuktitut, le mot inuit (pluriel du mot inuk) signifie « les hommes ». Autrefois, les Inuit étaient appelés Esquimaux, un mot péjoratif signifiant « mangeurs de viande crue ».
UN PEUPLE UNI DANS LA DÉFENSE DE SES INTÉRÊTS
Il y a 8 000 à 10 000 ans, les ancêtres des Inuit, venus de Sibérie, traversent le détroit de Béring et s’installent le long des côtes et sur les îles de l’Alaska et du Canada, jusqu’au Groenland. Les rencontres avec les explorateurs européens ont lieu au xvie siècle, mais il faut attendre 1850, et l’arrivée des premiers baleiniers, pour que les contacts avec la population blanche se multiplient. Les Inuit sont par la suite colonisés. Les pouvoirs politiques des États où ils vivent les poussent à abandonner leurs coutumes, et en particulier à se sédentariser.
Mais, à partir des années 1960, les Inuit créent des associations pour défendre leur culture et leur territoire. Tous les trois ans, la Conférence Circumpolaire Inuit réunit les Inuit du monde entier afin qu’ils puissent mieux protéger leurs intérêts économiques, politiques et écologiques.
UN MODE DE VIE TRADITIONNEL CENTRÉ SUR LA CHASSE ET LA PÊCHE
Les Inuit, qui pratiquaient jadis un nomadisme saisonnier, sont aujourd’hui sédentaires et ont adopté un mode de vie occidental. Une minorité a conservé cependant un mode de vie traditionnel, même si les motoneiges ont remplacé les traîneaux à chiens. Ce mode de vie est centré autour de la chasse et de la pêche. L’habitat traditionnel se constitue d’igloos, de tentes en peau de phoque ou encore de constructions de pierre et de mottes de terre garnies de peaux.
Les Inuit vivent de la chasse aux oiseaux et aux mammifères marins ou terrestres (phoque, narval, béluga, baleine, ours polaire, caribou, bœuf musqué), de la pêche (morue, saumon, flétan) et de la cueillette (algues, crustacés, végétaux et baies). Pour cela, ils utilisent le kayak ou un bateau plus grand, appelé umiaq, le harpon et le traîneau à chiens. La pêche et la chasse leur fournissent de quoi se nourrir, se vêtir (bottes, pantalons, vestes), se chauffer et s’éclairer (en utilisant la graisse des animaux). L’entraide est indispensable et le gibier et la pêche sont partagés.
UNE ORGANISATION SOCIALE BASÉE SUR LA FAMILLE
Dans la culture traditionnelle inuit, la famille joue un grand rôle. La femme prend soin des enfants, prépare la nourriture, fabrique les vêtements et les tentes, pêche et fait la cueillette. L’homme chasse, s’occupe des chiens, des armes, des outils, des traîneaux, des embarcations et des habitations. Les mariages sont parfois arrangés. Les enfants jouissent d’une grande liberté. Si un membre de la communauté enfreint une règle, les anciens se réunissent pour en discuter. Le règlement d’un conflit entre deux hommes peut passer par un duel de chants, chacun devant composer une chanson humoristique moquant l’autre.
DES CROYANCES ANIMISTES
Si les Inuit ont été progressivement convertis au christianisme, ils étaient autrefois animistes. Selon ces croyances traditionnelles, tous les objets et les êtres vivants ont une âme. Les animaux et les hommes sont proches et peuvent se métamorphoser. Le monde est peuplé d’esprits, de nains, de géants. Le chaman, sorte de sorcier, est censé pouvoir entrer en communication avec les esprits ou forces surnaturelles. Il est consulté pour guérir les maladies et résoudre les problèmes graves.
DES JEUX INVENTIFS ET DES ŒUVRES D’ART ÉLABORÉES
Dans le passé, les Inuit pratiquaient une sorte de football sur glace avec un ballon en peau de phoque (l’ajuttaq), la lutte, le bras de fer, le lancer de harpon, le saut en hauteur… Leurs chants de gorge sont très connus. Les femmes pratiquaient ces duos face-à-face en s’agrippant les bras : l’une des deux menait et l’autre devait l’imiter instantanément.
L’art inuit est riche en objets utilisés dans les cérémonies religieuses. Il s’agit de figurines en os, en ivoire de morse ou de baleine, en bois de cerf ou en pierre, représentant des personnages ou des animaux, des boutons, des éléments d’outils ou des masques de cérémonie. Depuis les années 1950, les artistes et artisans inuit font le commerce de sculptures sur stéatite, une roche tendre connue sous le nom de « pierre à savon ». Ils se consacrent aussi à la gravure, à la vannerie (paniers), aux arts décoratifs et à la musique.
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