Encarta 2008 - Riches et pauvres, « Nord » et « Sud »
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Riches et pauvres, « Nord » et « Sud »

 

Wall Street, Hollywood, Santa Barbara, Dallas… Le continent américain se donne volontiers des allures de club pour milliardaires. C'est sans compter les bidonvilles de São Paulo ou les 66 % de chômeurs à Haïti. Qui sont les pays riches ? Où sont les plus pauvres ?

 

1. Une Amérique riche, une Amérique pauvre

1.1. La puissance du Nord

 

L'Amérique du Nord est la partie la plus riche du continent américain. Le produit national brut (PNB) par habitant y est supérieur à 35 000 dollars par an. L'IDH (indice de développement humain) est encore plus révélateur : en 2003, le Canada est au cinquième rang mondial avec 0,949 et les États-Unis au dixième rang avec 0,944. Les populations y sont instruites et vivent longtemps.

 

 

L'économie nord-américaine est puissante : à eux seuls, les États-Unis produisent environ le quart des richesses mondiales.

 

1.2. La relative pauvreté du Sud

 

L'Amérique latine présente des chiffres nettement inférieurs. Le PNB/hab de la région atteint 6 800 dollars par an. Enfin, l'espérance de vie est inférieure de six ans à celle des habitants d’Amérique du Nord.

 

 

Pourtant, l'Amérique latine n'est pas la plus pauvres des régions du tiers-monde : son PNB/hab est supérieur à ceux de l'Asie (4 610 dollars) et de l'Afrique (2 100 dollars). Depuis les années 1960, sa croissance économique est vive. Dans les années 1980, les pays latino-américains ont cependant connu une crise grave, due à leur surendettement. En 1997 et en 1998, ils ont été frappés par une série de catastrophes naturelles (ouragans, inondations) : le cyclone Mitch a ainsi balayé et dévasté l'Amérique centrale, faisant 10 000 morts.

 

1.3. Migrations et intégrations

 

L'existence d'un pôle de richesse au nord du continent déclenche de fortes migrations des populations pauvres, essentiellement vers les États-Unis. Les migrants viennent y chercher du travail. Les salaires qu'ils touchent sont faibles selon les critères nord-américains, mais permettent largement de faire vivre leur famille, au pays.

 

 

Depuis 1994, le Canada, les États-Unis et le Mexique sont associés dans l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain). Cet accord vise à développer l'activité économique des trois partenaires. Si le Mexique devient plus dépendant de son puissant voisin, qui absorbe 87,6 % de ses exportations, celles-ci ont été multipliées par dix depuis 1994 ! Le Mexique fait ainsi jouer son principal avantage comparatif : une main-d'œuvre abondante et bon marché.

 

2. Une grande variété de situations en Amérique latine

 

Les États latino-américains ne sont pas uniformément pauvres. Il existe d'importantes disparités à l'échelle du continent latino-américain.

 

2.1. Des pays avancés

 

Les pays du cône sud (Chili, Argentine, Uruguay) sont aussi (voire plus) avancés que le Mexique. Leur développement économique a en effet débuté dans les années 1930. Leur PNB/hab est largement supérieur à celui du Mexique, allant jusqu'à 10 880 dollars en Argentine. Leurs IDH les placent, respectivement, au 37e, 34e et 46e rang mondial. La croissance économique au Chili est très soutenue, avec une croissance du PNB/hab de 4,4 % par an entre 1990 et 2002.

 

 

Le cas des îles caraïbes est plus complexe. Beaucoup sont des micro-États, surtout dans les Petites Antilles. La plupart de ces îles sont développées et affichent un IDH supérieur à 0,800 : 0,832 aux Bahamas, 0,878 à la Barbade. Leur richesse repose sur trois piliers : le tourisme (florissant en raison de la proximité des États-Unis), les services financiers (les Bahamas, les Bermudes, les Caïmans sont en effet des paradis fiscaux, où certaines entreprises s'installent pour échapper à la fiscalité des pays occidentaux) et le trafic de drogue. Certaines îles ont développé l'agriculture tropicale (canne à sucre et bananes notamment) ; les départements d’outre-mer de la Guadeloupe et de la Martinique bénéficient d'aides considérables en provenance de la métropole ; Trinité-et-Tobago exploite ses immenses réserves d'hydrocarbures.

 

2.2. De nouveaux pays industriels

 

Sa proximité avec les États-Unis et son intégration dans l'Alena ont permis au Mexique de se développer. Son IDH (0,814) est le 53e mondial, devant la Russie. Son PNB/hab atteint 8 970 dollars par an, malgré une croissance démographique encore très forte (+ 2 % par an entre 1975 et 2002). Preuve d'une incontestable diversification économique, la part du pétrole dans les exportations est passée de 70 % à 6 %.

 

 

La Colombie, le Venezuela et surtout le Brésil font figure de nouveaux pays industriels (NPI). Leur PNB/hab est de niveau intermédiaire à l'échelle mondiale, entre 5 000 et 8 000 dollars (6 500 en moyenne). Leurs IDH (0,792 au Brésil, 0,772 au Venezuela) les situent entre le 60e et le 80e rang mondial.

 

 

Ces pays ont entamé un développement centré sur l'exploitation de leurs ressources naturelles : la Colombie est le deuxième producteur mondial de café, le Venezuela le sixième producteur mondial de pétrole. Quant au Brésil, ses dimensions continentales lui assurent d'immenses richesses : il est le premier producteur mondial de café, de canne à sucre, d'agrumes et de minerai de fer, le deuxième producteur mondial de soja et de bovins, le troisième pour le maïs, le quatrième pour le cacao… Ces trois NPI, et tout particulièrement le Brésil, ont développé des industries puissantes. Le Brésil est ainsi la première puissance industrielle d'Amérique latine (devant le Mexique) et le Venezuela la troisième (devant l'Argentine).

 

2.3. Des pays pauvres

 

Le reste de l'Amérique latine est plus pauvre. Les pays andins (Équateur, Pérou, Bolivie), auxquels on peut adjoindre le Paraguay, ont des PNB/hab faibles : 3 580 dollars en Équateur, 2 460 en Bolivie. Si l'IDH du Pérou (0,762) le place au 79e rang mondial, la Bolivie (0,687) est en 113e position. Les activités industrielles sont relativement peu développées : la production industrielle de ces quatre pays réunis est inférieure à celle du Venezuela !

 

 

Dans les Caraïbes, dont on a vu la richesse très particulière, certains pays font exception : Cuba et Haïti. L'île de Cuba est dirigée depuis 1959 par une dictature communiste (sous la direction de Fidel Castro). Son taux d'alphabétisation atteint 97 %, ce qui lui permet de se placer au 52e rang mondial pour l'IDH (0,817). L'économie cubaine reste cependant peu développée : la pénurie est générale, la corruption et la délinquance croissantes. On estime (l'État cubain ne publie pas de statistiques économiques fiables) le PNB/hab à 3 000 dollars.

 

 

Le cas de Haïti est plus grave encore : c'est l'un des pays les plus pauvres de la planète (IDH : 0,475 ; 153e sur 177 en 2003). Le PNB/hab ne dépasse guère 1 610 dollars. L'espérance de vie y est faible (51 ans), les industries peu représentées ; près de 66 % de la population active seraient sans emploi, l'immigration est une tentation permanente. Haïti est le pays le plus pauvre d'Amérique latine.

 

 

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