Encarta 2008 - La santé en Afrique
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La santé en Afrique

 

Une jeune Française vit en moyenne presque 83 ans ; elle bénéficie, sa vie durant, d'un suivi médical grâce au système de sécurité sociale. En Afrique, la situation est bien différente : l'espérance de vie est beaucoup plus courte, les maladies sont souvent infectieuses et parasitaires. Comment s'expliquent ces disparités ? Quel est l'état de santé de l'Afrique ? Quels fléaux la menacent ?

 

1. Vivre moins longtemps, vivre mal

1.1. Une vie plus courte

 

La première mesure de la santé est la durée de vie. Depuis deux siècles, l'Europe puis d'autres pays, surtout après la Seconde Guerre mondiale, ont connu une transition démographique et une importante baisse des taux de mortalité (l'espérance de vie au Chili, par exemple, est passée de 31 ans en 1910 à 76 ans en 2004). Au début des années 2000, l'espérance de vie mondiale est de 67 ans, 74 ans en Europe.

 

 

Sur le continent africain, en revanche, les progrès ont été moins rapides : l'espérance de vie n'atteint que 52 ans (49 en Afrique subsaharienne et 46 en Afrique orientale). D'une manière générale, l'Afrique du Nord (67 ans), l'Afrique australe (52 ans) et occidentale (51 ans) s'en sortent mieux que l'Afrique centrale (47 ans) et orientale (46 ans). En 2005, le Botswana détient le record de l'espérance de vie la plus courte du monde : 33,9 ans.

 

 

Les taux de mortalité africains ne sont pas très significatifs (14 ‰, alors que la moyenne mondiale est de 9 ‰), la population étant particulièrement jeune.

 

 

Les taux de mortalité infantile (décès avant un an) sont plus parlants. Le taux de mortalité infantile est de 56 ‰ dans le monde (7 ‰ en Europe) et de 90 ‰ sur le continent africain : 49 ‰ en Afrique septentrionale, mais 98 ‰ et 103 ‰ en Afrique orientale et centrale… jusqu'à 143,6 ‰ au Sierre Leone. Un tel chiffre a un sens précis : plus de 14 bébés sur 100 meurent avant leur premier anniversaire.

 

 

Le taux de mortalité juvénile (décès d'enfants de moins de 5 ans) est plus marquant encore : 8 % au niveau mondial (1 % en Europe), mais 17 % en Afrique subsaharienne.

 

 

L'Afrique est bien le continent où l'on vit le moins longtemps.

 

1.2. De nombreuses maladies

 

Les pathologies majeures en Afrique, de même que les causes de décès, ne sont pas les mêmes qu'en Europe (maladies cardio-vasculaires, cancers et troubles neuropsychiatriques). En Afrique, la première cause de décès vient de maladies infectieuses ou parasitaires.

 

 

D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Afrique abrite environ 13,5 % de la population mondiale, mais presque 50 % des maladies infectieuses ou parasitaires déclarées dans le monde, un tiers des maladies diarrhéiques et 44 % des maladies infantiles (coqueluche, rougeole, poliomyélite).

 

 

Le taux de mortalité maternelle à l'accouchement est de 0 pour 100 000 en en Islande : il est de 1 000 au Burundi, 1 700 en Angola, 1 800 au Malawi, 2 000 en Sierre Leone… Quant au déficit pondéral (poids inférieur à la normale) des enfants de moins de 5 ans, le taux est de 0 % en France, mais de 33 % au Burkina, 40 % à Madagascar ou au Mali, 48 % en Éthiopie et jusqu'à 50 % au Niger (un enfant sur deux est concerné).

 

2. Santé et développement

2.1. Le développement influe sur la santé

 

Une étude de la Banque mondiale a montré que l'amélioration du revenu n'intervient que pour 20 % dans l'allongement de l'espérance de vie : le niveau d'instruction des femmes adultes est plus décisif (30 %), ainsi que l'utilisation de nouvelles connaissances en matière de santé et d'hygiène (50 %). C'est donc son développement, plus encore que sa simple richesse, qui influe sur l'état de santé d'une population.

 

 

Or, le retard africain est considérable : sur les 20 pays les plus pauvres du monde, 19 sont africains. Le taux d'analphabétisme (pratiquement égal à 0, en France) est de 46,5 % au Maroc, de 56,8 % au Bénin, de 81,3 % au Niger. Comment, dans de telles conditions, mettre en place des règles d'hygiène et faire comprendre les dangers ? Aucune campagne d'information écrite ne peut être réellement efficace : il faut aller sur le terrain, ce qui est lent et coûteux.

 

 

L'équipement sanitaire du continent est assez médiocre. Là encore, la situation est moins dramatique en Afrique septentrionale et australe que dans les parties centrale et orientale. En 2002, l'accès à l'eau potable est assuré à 82 % des Tunisiens et 98 % des Égyptiens, mais seulement à 29 % des Somaliens et 22 % des Éthiopiens. Les données concernant l'évacuation des déchets sont du même ordre : seuls 18 % des habitants de la République Démocratique du Congo (RDC) peuvent évacuer leurs ordures par les égouts ; ce chiffre tombe à 13 % en Erythrée, 11 % au Sierra Leone, 6 % au Mali et 3 % au Malawi.

 

 

Les dépenses de santé sont bien inférieures à celles des pays développés. Les États-Unis investissent 14,6 % de leur PIB dans les dépenses de santé. En Afrique, les dépenses de santé correspondent seulement à 3,2 % du PIB (en Europe à 7,1 %).

 

 

L'accès aux soins élémentaires, dans un hôpital ou dans un simple dispensaire, n'est pas acquis pour tous : 98 % des Algériens peuvent en bénéficier, mais seulement 26 % de la population en République démocratique du Congo et 18 % au Bénin.

 

2.2. La santé influe sur le développement

 

À l'inverse, la santé influence également le développement. Les études réalisées par l'OMS montrent qu'un homme souffrant d'anémie a une production de 20 % inférieure à celle d'un homme bien portant ; or, plus de 2,5 millions d'Africains sont anémiés. Au Ghana et en Côte d'Ivoire, chaque journée d'incapacité entraîne une baisse des salaires : dans des communautés pauvres, la mauvaise santé, sous forme d'incapacité, contribue à pérenniser la pauvreté.

 

3. Deux fléaux africains

3.1. Une maladie ré-émergente : le paludisme

 

Quelque 300 millions de cas cliniques de paludisme sont enregistrés dans le monde chaque année : cela entraîne plus d'un million de décès. 90 % de ces derniers sont localisés en Afrique subsaharienne : le paludisme y est directement responsable d'un cinquième des morts d'enfants. Cette maladie contribue aussi indirectement à des décès liés à des infections respiratoires, à des maladies diarrhéiques ou à la malnutrition. De grands progrès avaient été réalisés depuis le début du xxe siècle, mais le paludisme a réapparu depuis les années 1990 avec une vigueur nouvelle : on dit que c'est une maladie « ré-émergente ».

 

 

Le paludisme est une infection parasitaire fébrile, appelée aussi malaria. Elle est transmise à l'homme par la piqûre d'un anophèle (un moustique des régions chaudes et tempérées). La maladie tient son nom du latin palus, paludis, qui signifie « marais » : les moustiques vecteurs du parasite affectionnent en effet les régions chaudes et humides, comme les marécages ou plus généralement toute zone d'eau stagnante dans le domaine tropical.

 

 

Une forte fièvre apparaît chez le sujet infecté à intervalles réguliers (accès de paludisme), pouvant entraîner la mort. En cas d'absence de traitement, 10 à 30 % des sujets en meurent (défaillance organique multiple, anémie sévère, paludisme cérébral).

 

 

Le traitement de la maladie est de deux types : il peut être préventif et curatif et concerner à la fois l'homme et le moustique. Le traitement sur l'homme consiste en l'administration de médicaments, dont le plus efficace est la chloroquine, soit en traitement de choc (curatif), soit en traitement de fond (préventif). La prévention peut également passer par la destruction des larves d'anophèles (pulvérisation d'insecticides comme le DDT) et par une protection passive (moustiquaire traitée à l'insecticide).

 

 

Le paludisme, que l'on croyait maîtrisé à la fin des années 1960, constitue aujourd'hui un grave problème de santé publique en Afrique subsaharienne : 74 % de la population vit en zone de forte endémie et 18 % en zone d'épidémie. 550 millions de personnes sont ainsi exposées ; 270 millions de cas sont répertoriés chaque année et près d'un million de décès sont constatés. C'est la maladie parasitaire la plus fréquente au monde. Les épidémies s'étendent, notamment en Afrique orientale ou australe, dans le sillage des mouvements de population (dus aux guerres et aux pillages) ainsi qu'en raison du réchauffement climatique global et de certaines activités humaines (déforestation, irrigation) qui étendent le domaine d'activité des anophèles vecteurs.

 

 

Or, le parasite le plus dangereux, Plasmodium Falciparum, a acquis une résistance à la plupart des médicaments antipaludiques actuellement sur le marché (et notamment à la chloroquine). Des traitements associatifs (mêlant plusieurs médicaments) sont apparus ; on observe cependant assez rapidement une nouvelle pharmacorésistance (résistance aux médicaments). Le problème du paludisme est donc loin d'être réglé !

 

3.2. Une maladie émergente : le sida

 

En quelques années, le sida est devenu le principal problème de santé en Afrique ; il est aujourd'hui la première cause de décès sur le continent. En 2004, le sida fait 2,3 millions de morts en Afrique sur 3,1 millions de morts dans le monde (soit 74 % des décès), et 65 % des personnes infectées dans le monde vivent en Afrique subsaharienne.

 

 

Le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) se transmet par voie sanguine (transfusion), sexuelle ou maternelle (de la mère au fœtus). Après l'infection, le virus se multiplie dans l'organisme et, en l'absence de traitement, se développe le sida proprement dit (syndrome d'immuno-déficience acquis) : le système immunitaire ne remplit plus sa tâche et le malade meurt d'une maladie bénigne, par exemple une simple grippe contre laquelle il ne peut plus se défendre.

 

 

Des traitements comme les trithérapies, qui associent trois médicaments différents, existent, sont efficaces mais coûteux (le coût d'une trithérapie est estimé à 10 000 dollars par personne et par an). Un éventuel vaccin coûtera également très cher.

 

 

Il est donc improbable que le problème du sida en Afrique puisse être réglé, ni même ralenti dans les vingt prochaines années. En 2005, plus du tiers des femmes enceintes au Botswana sont porteuses du virus. Cette épidémie menace d'être le plus grave fléau de l'Afrique du xxie siècle, en dépit des progrès sensibles de la recherche et de l'apparition de trithérapies bon marché.

 

 

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