Le Caire, métropole d'un pays pauvre
Située au bord du Nil, juste avant le delta du fleuve, Le Caire est la capitale de l'Égypte. Avec seize millions d'habitants, c'est aussi la première agglomération du continent africain et du monde arabe.
Comment est-elle organisée ? En quoi est-elle caractéristique des métropoles des pays pauvres ?
1. L'explosion des villes
Plus de la moitié des habitants des pays pauvres habitent la campagne. Pourtant les villes connaissent une croissance inégalée. Récente (elle a débuté dans les années 1950), elle est aussi extrêmement forte. Chassés par la pauvreté ou les calamités naturelles (sécheresse, inondations), les paysans quittent leur village dans l'espoir de mieux vivre en ville. Cet exode rural massif s'accompagne d'une importante croissance naturelle (en raison d'un fort taux de natalité) : les villes grossissent de façon démesurée.
La population du Caire est passée de 3,3 millions d'habitants en 1960 à 6,9 millions en 1970, puis à 16,2 millions aujourd'hui (11e rang mondial). Elle connaît encore une croissance naturelle un peu en deçà de 2 % et compte ainsi chaque année 300 000 habitants supplémentaires. Comment une ville peut-elle accueillir près d'un millier de personnes de plus chaque jour ? Comment loger ces nouveaux habitants et leur donner du travail ?
2. Une capitale surpeuplée
2.1. Un centre bondé
Le vieux centre à l'est du Nil connaît de très fortes densités de population, allant jusqu'à plus de 3 000 habitants par hectare. Il reste peu de vestiges de la ville médiévale profondément transformée par l'explosion urbaine. Les rues tortueuses accueillent les activités commerçantes, dans les boutiques et sur les trottoirs : ce sont les souks.
Un quartier d'affaires moderne dresse ses tours de bureaux à proximité du Nil. Tout près, le vieux centre a été déserté par les populations aisées (qui se sont principalement établies à Héliopolis) : les nouveaux habitants, plus pauvres, s'y entassent, occupant tous les espaces disponibles.
2.2. L'extension à tout prix
La ville s'est étendue en englobant progressivement les villages aux alentours. Elle occupe la vallée du Nil dans toute sa largeur et a gagné les plateaux désertiques, à l'est et à l'ouest. Les grandes pyramides de Khéops, Khéphren et Mykerinos qui dominent le plateau de Gizeh à l'ouest font maintenant partie de la banlieue de la ville : des immeubles d'habitations, et non le désert, entourent désormais ces pyramides.
Aux portes du Caire existent des cimetières datant du Moyen Âge. Dans les années 1980, ils ont été colonisés par des familles pauvres, qui ont utilisé les espaces vides entre les tombes pour construire d'abord de petits abris, puis de véritables maisons. Les autorités de la ville y ont aménagé des points d'eau et des lignes électriques : ces cimetières sont devenus des bidonvilles. Près d'un million de personnes vivent dans la Cité des morts.
3. De graves problèmes d'aménagement
Les quartiers centraux sont mal desservis par les transports en commun, malgré la mise en service d'un métro dont la première ligne relie depuis 1987 la zone industrielle au sud aux quartiers du nord de la ville. Le centre est engorgé par de gigantesques embouteillages et souffre d'une importante pollution (qui s'ajoute aux poussières de sable soulevées par le vent).
La ville empiète désormais sur les précieuses terres agricoles de la vallée du Nil. Chaque année, des milliers d'hectares de terres cultivées disparaissent. Pour freiner cette croissance désordonnée, le gouvernement a fait construire dans le désert des villes nouvelles pour accueillir les nouveaux arrivants. L'exode rural très important alimenté par des campagnes surpeuplées est la cause principale de la croissance explosive du Caire.
Le budget de la ville est insuffisant pour faire face aux besoins d'une population en constante augmentation : le ramassage des ordures, l'entretien des bâtiments et des rues ne sont pas assurés dans tous les quartiers.
Copyright © 2006 rue des écoles / Magnard-Vuibert. Tous droits réservés.
Microsoft ® Encarta ® 2008. © 1993-2007 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.