Encarta 2008 - Les hommes dans le Sahara
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Les hommes dans le Sahara

 

Situé à la latitude du tropique du Cancer, le Sahara s'étend, de l'océan Atlantique à la mer Rouge, sur 8 millions de km2 (près de 15 fois la France) et sur dix pays : c'est le plus grand désert chaud du monde. Sans eau, la vie animale et les cultures sont impossibles. Pourtant, les déserts ne sont pas totalement vides d'hommes.

 

 

Comment ces derniers parviennent-ils à vivre dans un tel milieu ?

 

1. Un désert chaud

1.1. Un milieu aride

 

Dans le désert, les précipitations annuelles sont inférieures à 250 mm par an. Les pluies sont rares et irrégulières. Le peu d'eau qui tombe s'évapore très vite car les températures dépassent les 20 à 30 °C. Le vent accentue encore cette aridité.

 

 

Les plantes ne peuvent survivre dans ce climat sec et torride. Le paysage se compose essentiellement de roches, de cailloux et de sable. On voit ainsi des ergs (des régions couvertes de dunes de sable, comme le Grand Erg occidental) et des regs (de vastes étendues planes, constituées de cailloux).

 

 

Les cours d'eau, les oueds, ont souvent leur lit complètement à sec ; l'arrivée de pluies exceptionnelles provoque alors des crues, brutales et dangereuses.

 

1.2. Un désert humain

 

Les habitants se concentrent dans les oasis, tandis que les nomades parcourent, pour survivre, de vastes espaces. Les 500 000 Touaregs du Sahara occupent un territoire de quelque 2,5 millions de km2. La densité de la population y est donc, en moyenne, très faible : moins d'un habitant au km2.

 

2. Un mode de vie traditionnel

2.1. Une vie adaptée au désert

 

Les hommes du désert vivent en petits groupes, sous une grande tente. Ils se déplacent pour les besoins de leurs troupeaux et pour assurer le transport de marchandises.

 

 

Ils doivent se protéger contre la chaleur, le soleil et les vents de sable. Aussi portent-ils des vêtements qui couvrent l'ensemble de leur corps (y compris leur visage). Ces vêtements de couleur sombre qui déteignaient sur la peau ont valu aux Touaregs le surnom d'« hommes bleus ».

 

 

À des températures aussi élevées, l'homme a besoin de boire 10 litres d'eau par jour s'il travaille ; 5 litres s'il reste à l'ombre et au repos. Les nomades disposent rarement en surface de telles quantités d'eau : ils utilisent l'eau du sous-sol, celle des sources ou des puits creusés notamment dans le lit des oueds.

 

2.2. Les pasteurs nomades

 

Les nomades sont des éleveurs de moutons ou de chèvres. La survie des troupeaux dépend de la pousse de l'herbe. Hommes et bêtes se déplacent donc après les pluies, pour profiter des zones de pâturage qui apparaissent alors. Ils tirent de l'élevage l'essentiel de leur nourriture (le lait et la viande) ; ils vendent leurs bêtes dans les oasis, pour se procurer en échange ce qui leur manque (semoule, dattes, thé, etc.).

 

2.3. Les pistes caravanières

 

Dans les régions peu accessibles aux camions, on utilise encore les dromadaires pour le transport des marchandises. Ils sont capables de porter 180 à 200 kg et de rester cinq jours sans boire.

 

2.4. Le nomadisme pastoral en déclin

 

Désormais, les nomades ne sont plus les seuls maîtres du désert : les avions et les camions remplacent les dromadaires. Depuis les grandes sécheresses des années 1970=, la sédentarisation des nomades s'accélère : beaucoup deviennent agriculteurs dans les oasis ou ouvriers sur les chantiers pétroliers.

 

3. Les oasis sahariennes : une création humaine

3.1. L'irrigation

 

Au milieu d'immenses étendues désertiques, les oasis apparaissent comme des îlots de verdure. Elles se situent toujours à l'emplacement de nappes d'eau souterraines peu profondes. Pour irriguer les cultures, les paysans sédentaires utilisent des puits ou des galeries souterraines appelées foggaras. Ils acheminent l'eau au pied des plantes par un réseau de petits canaux en terre.

 

3.2. Les cultures

 

La palmeraie symbolise la richesse de l'oasis. À l'ombre des palmiers dattiers, on trouve deux niveaux de cultures : les arbres fruitiers, puis les céréales et les légumes. Bien que tous les espaces irrigables soient cultivés, les rendements restent faibles, car les sols sont pauvres.

 

3.3. Le ksar, village traditionnel

 

L'habitat traditionnel a été conçu pour s'isoler des grosses chaleurs : des maisons basses, en briques de terre séchées, dépourvues de fenêtres (pour empêcher le soleil d'entrer). Une terrasse (où l'on peut dormir à la « fraîche ») remplace le toit, inutile puisqu'il ne pleut pas.

 

 

Certains de ces villages ont une densité de population tellement élevée qu'ils apparaissent comme de véritables villes (l'oasis de Touggourt, en Algérie, compte 100 000 habitants).

 

4. L'actuelle mise en valeur du désert

4.1. Des transports modernes

 

Les nouveaux moyens de transport, modernes et rapides, ont permis de mettre en valeur de nombreuses régions. Ainsi, des routes goudronnées remplacent souvent les pistes tracées par les caravanes. Des lignes aériennes desservent même les oasis.

 

4.2. Un sous-sol très riche

 

L'Algérie possède les plus importants gisements d'hydrocarbures du Sahara. Le gaz et le pétrole du bassin d'In Salah sont acheminés grâce à des gazoducs et à des oléoducs jusqu'au littoral. Le pays exporte les trois quarts de sa production vers l'Europe.

 

4.3. De coûteux travaux agricoles

 

Grâce à d'importants moyens financiers, des paysages spectaculaires ont vu le jour en plein désert : les champs ont des formes de cercles verts (qui correspondent aux surfaces irriguées par une rampe d'aspersion tournant autour d'un pivot central). L'eau, obtenue par pompage d'une nappe souterraine, permet ainsi de faire pousser du blé en plein désert, dans des zones inhabitées.

 

4.4. Une exploitation problématique

 

Depuis les grandes sécheresses des années 1970 au Sahel (au sud du Sahara), le désert a gagné 650 000 km2. Les principaux responsables de ce phénomène sont le surpâturage, la surexploitation des ressources en eau et l'érosion des sols. Les ressources d'un désert chaud ne peuvent suffire à entretenir une population comme celle du Sahara.

 

 

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