Vivre en Alaska
L'Alaska, le 49e État des États-Unis, est situé dans la région polaire arctique, à l'extrême nord du continent américain. C'est un immense territoire couvrant 1,5 million de km2 (environ trois fois la France). Comment l'homme est-il parvenu à vivre sur une terre aussi hostile ?
1. Une nature hostile
La proximité du pôle Nord explique la rudesse du climat : l'hiver polaire est très froid et très long, l'été court (avec des températures relativement basses). Fairbanks, la deuxième ville d'Alaska après Anchorage, n'est située qu'à 200 km du cercle polaire Arctique.
Le nom « Alaska » vient d'un mot aléoute qui signifie « grande terre ». L'immense réseau fluvial (le plus grand fleuve est le Yukon) et les 3 millions de lacs qui sillonnent cette vaste région en font pourtant un monde plutôt aquatique. 1 habitant sur 50 possède, pour se déplacer, un hydravion.
L'Alaska est composé de hautes montagnes récentes : avec ses 6 195 mètres, le mont Mac Kinley est le plus haut sommet des États-Unis. Des volcans restent en activité, d es tremblements de terre et des raz-de-marée menacent encore de temps à autre la côte sud-est : Anchorage a ainsi été détruite en 1964.
Sur la côte, les glaciers donnent naissance à des icebergs géants : ils se détachent de la banquise et voguent lentement sur l'océan (notamment dans le fjord de Glacier Bay, dans le sud-est de l’État), rendant la circulation périlleuse.
2. Un désert humain
2.1. Une colonisation récente
Vitus Bering a découvert et a donné son nom au détroit qui sépare l'Amérique du continent asiatique.
Devenue colonie russe, l'Alaska est vendue aux États-Unis en 1867.
En 1959, elle devient le 49e État des États-Unis, avec pour capitale Juneau.
2.2. Une population limitée
Avec 650 000 habitants, la densité de l'Alaska ne dépasse pas les 0,42 hab/km2 (en 2003).
En 1867, 99 % de la population était autochtone : les Indiens, les Aléoutes dans les îles aléoutiennes (au sud-ouest) et les Inuit dans le nord, près de l'océan Arctique.
En 2000, les autochtones ne représentaient plus que 10 % de la population. Les Russes, puis surtout les Américains, ont peu à peu colonisé ce territoire, attirés par ses ressources en or et en pétrole.
2.3. Une population urbaine
Le gel permanent du sol interdit toute forme d'agriculture : l'Alaska ne compte donc pas de population rurale.
La plus grande ville, Anchorage, regroupe à elle seule la moitié de la population totale.
Aujourd'hui, les Inuit vivent dans des villes, comme la plupart des citoyens américains : ils ont, dans une large mesure, abandonné leur mode de vie traditionnel (habitat en igloos, pêche à la baleine, chasse aux phoques et aux caribous). Nombre d'entre eux travaillent dans les entreprises de pêche industrielle ou sur les chantiers.
3. Un pays neuf
3.1. Des ressources à exploiter
À la fin du xixe siècle, l'Alaska attire des aventuriers désireux de faire fortune rapidement. Comme dans l'Ouest américain, des villes naissent sur les rives du Yukon. Les chercheurs d'or tamisent les sables du fleuve, riches en pépites. Très vite, cette mine s'épuise ; les villes sont abandonnées.
En 1968, la découverte d'un gisement de pétrole dans l'océan Arctique provoque un véritable boom économique.
Dans les années 1980, l'Alaska exploite une nouvelle richesse : la pêche moderne des saumons et des crabes royaux, destinés à être exportés au Japon.
3.2. Une exploitation difficile
L'immensité du territoire et le froid qui y règne rendent toute construction difficile. Entre Prudhoe Bay et Valdez, un oléoduc de 1 280 km de long a dû être construit sur pilotis (il est impossible de l'enfouir dans le sol gelé) ; seuls les deux mois d'été permettent d'effectuer des travaux : le reste de l'année, le béton gèle.
Dans ce milieu, les coûts de revient sont extrêmement élevés. Les frais de transport et les difficultés des conditions de travail constituent autant d'obstacles au développement économique : le pétrole d'Alaska est trop cher par rapport à celui du Moyen-Orient.
3.3. L'essor du tourisme
Ce vaste territoire, lointain et sauvage, attire les touristes en quête d'aventures inédites : croisières au milieu des icebergs, courses en traîneaux, pêche et chasse (saumons, ours bruns, caribous, etc.).
4. Une situation stratégique
L'Alaska est situé entre l'Amérique du Nord et la Sibérie (Russie), mais la banquise n'est plus un obstacle pour la navigation.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Alaska occupait une position stratégique entre les deux blocs qui dominaient la planète : les Soviétiques à l'Est, les Américains à l'Ouest. La situation géographique de l'Alaska présentait un double avantage, du point de vue militaire (en cas de conflit mais aussi pour la surveillance en temps de paix). Aujourd'hui, les tensions Est-Ouest ont disparu, mais les bases aériennes, équipées de stations météorologiques et de radars, sont toujours en place.
Anchorage dispose d'un aéroport international : on peut y faire escale lors de certains vols entre l'Europe et l'Asie, sur le plus court trajet entre les deux continents.
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