Il n’est pas facile de définir à partir de quel moment une ville devient une « grande ville ». Une ville est-elle grande en fonction de son nombre d’habitants ? De son étendue géographique ? De sa puissance économique et commerciale ? Faut-il considérer les villes historiques (c’est-à-dire les villes intra-muros, « à l’intérieur des murs ») ou bien prendre aussi en compte les banlieues (les agglomérations) ? Le plus souvent, les géographes étudient prioritairement les villes en fonction de leur importance démographique, en prenant en compte les agglomérations plutôt que les villes historiques.

Londres (en Angleterre) a été la première ville à passer le cap du million d’habitants, au début du xix^e siècle. Il a ensuite fallu attendre le début du xx^e siècle pour que 2 autres villes la rejoignent : New York (aux États-Unis) et Paris (en France). La croissance des villes s’est ensuite accélérée de manière spectaculaire, d’abord dans les pays de l’hémisphère Nord puis, plus récemment, dans l’hémisphère Sud. Aujourd’hui, plus de 300 villes dans le monde comptent plus d’un million d’habitants.

Les grandes villes d’Asie

Les grandes villes d’Afrique et du Proche-Orient

Les grandes villes d’Amérique du Sud

Les grandes villes d’Europe

Les grandes villes d’Amérique du Nord

La plupart des grandes villes sont des métropoles. Elles rayonnent au-delà de leurs limites et forment la ville la plus importante et le centre politique, économique et culturel de toute une région.

Depuis le début du xx^e siècle, un nouveau type de grande ville est apparu : la mégalopole. Il s’agit de plusieurs villes qui ont grandi et se sont finalement rapprochées, si bien qu’il est devenu difficile de les distinguer : c’est le phénomène de conurbation. Les mégalopoles attirent tous les jours de nouveaux habitants, qui viennent s’installer en leur centre ou (le plus souvent) en périphérie, contribuant ainsi à la poursuite de la croissance de la ville.

On distingue actuellement 3 grandes mégalopoles dans le monde :

– le long de la côte nord-est des États-Unis, sur 800 km entre Boston et Washington (en passant par New York, Philadelphie et Baltimore), s’étend la première mégalopole historique : la mégalopole américaine. Elle rassemble 40 millions d’habitants, soit environ 13 % de la population totale du pays ;

– le long de la côte Pacifique du Japon, sur 1 000 km entre Tokyo et Fukuoka (en passant par Yokohama, Nagoya, Kyoto, Osaka, Kobe et Hiroshima), s’étend la mégalopole japonaise. Elle rassemble 60 millions d’habitants, soit 42 % de la population du pays ;

– entre Londres (en Grande-Bretagne) et la Lombardie (en Italie du Nord), en passant par les Pays-Bas et l’Allemagne, s’étend sur 1 500 km la mégalopole européenne. Moins dense que les deux autres, elle rassemble cependant également 60 millions d’habitants.

Pour les décennies à venir se dessinent au moins 2 autres mégalopoles : en Chine (entre Pékin et Shanghai) et en Inde (dans la vallée du Gange, avec Dhaka, Calcutta, Delhi, etc.).

Les très grandes villes sont confrontées aux mêmes problèmes que toutes les autres villes, mais à un degré plus fort.

En particulier, les grandes villes connaissent des densités de population (le nombre de personnes au km²) très importantes. Cela les oblige à concevoir des réseaux extrêmement performants (approvisionnement en eau et en électricité, assainissement, transports), mais aussi à repousser en permanence leurs limites géographiques en fonction des besoins des habitants. Il faut aussi organiser l’évacuation des ordures, le nettoyage des rues et lutter d’une façon générale contre les pollutions.

Enfin, c’est souvent dans les plus grandes villes que les inégalités sont les plus fortes : chômage, problèmes de logement, etc.

POUR ALLER PLUS LOIN

→ l’urbanisation et ses risques