Quel est le premier producteur au monde de logiciels ? Les États-Unis ? Non, c'est l'Inde ! Contrairement à ce que l'on imagine souvent, l'Inde est un grand pays industriel, qui présente cependant d'importants contrastes. Quels sont-ils ?

L'un des atouts de l'Inde est son abondante main-d'œuvre.

Les industries textiles y sont bien implantées, depuis longtemps. L'Inde est par exemple le 3^e producteur mondial de cotons filés.

La sidérurgie est également importante (le pays est le 8^e producteur mondial d'acier). La construction automobile est en fort développement. De nombreux constructeurs étrangers ont installé des usines d'assemblage dans le pays, attirés par le faible coût de la main-d'œuvre et la perspective d'un marché d'un milliard de consommateurs potentiels. Mais le nombre total de véhicules vendus reste faible, même s’il progresse sensiblement.

L'Inde possède également des industries de pointe. C'est le premier producteur mondial de logiciels, devant les États-Unis. Les industries électroniques en général, et informatiques en particulier, sont en plein développement. L'État, soucieux d'indépendance et de grandeur nationale, a stimulé le développement de ces activités, couplées à la recherche scientifique. L'Inde est ainsi un des rares pays du tiers-monde possédant l'arme nucléaire et les capacités spatiales qui permettent de l'utiliser. Le pays compte quelques grands pôles de recherche, comme le centre d'astrophysique de Poona.

Depuis l'Indépendance, en 1947, l'État indien a développé l'industrialisation du pays, en contrôlant une grande partie des industries lourdes, des mines, de l'énergie, des banques, des transports… Le gouvernement indien de l'époque, d'inspiration socialiste, souhaitait suivre le chemin tracé par l'Union soviétique (un contrôle de l'État sur la production). Un important secteur public a donc été créé. Il est encore en place aujourd'hui et s'étend aussi aux industries nucléaires et spatiales. Longtemps à l'abri de la concurrence étrangère, ces entreprises publiques souffrent souvent d'une mauvaise gestion et de la corruption de leurs dirigeants.

Le secteur privé se développe parallèlement : des millions d'Indiens exercent une activité artisanale pour leur propre compte. De grandes familles indiennes, comme les Tata ou les Birla, souvent liées aux milieux du pouvoir, ont aussi créé de grands conglomérats aux activités multiples.

À partir de 1991, l'État ouvre davantage le marché indien aux entreprises et aux capitaux étrangers. Des centaines d'entreprises s'installent alors en Inde ; les capitaux internationaux affluent (de 0,1 % du PIB en 1990, les investissements directs étrangers sont passés à 0,6 % du PIB). Par exemple, Coca-Cola qui dominait le marché indien grâce à l'appui du Parti du Congrès, en 1977, a dû quitter le pays, sous peine de devoir céder la formule de sa boisson à un entrepreneur local. Or le marché indien est extrêmement prometteur (la classe moyenne, constituée de quelque 150 millions de personnes, augmente régulièrement). Depuis 1991, la firme américaine est donc revenue sur le marché indien, en partenariat avec les producteurs locaux.

Les zones urbaines concentrent l'essentiel des activités industrielles. Les grandes métropoles portuaires de la côte (Bombay, Madras, Calcutta et la région voisine de Jamshedpur, Asansol et Rourkela) ainsi que New Delhi, la capitale, sont les principales régions industrielles du pays. Elles exploitent les ressources naturelles : pétrole à Ahmadabad et offshore à Bombay (qui a entraîné la création d'industries liées aux hydrocarbures) ; charbon et minerai de fer autour de Jamshedpur (qui a donné naissance aux activités sidérurgiques). Par effet d'entraînement, les industries modernes se sont également localisées dans les zones métropolitaines.

L'intérieur indien, notamment le plateau du Dekkan, le désert de Thar et les régions himalayennes, est nettement moins industrialisé.

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