Encarta 2008 - Une grande puissance industrielle
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Une grande puissance industrielle

 

Le Brésil n'a pas seulement gagné cinq coupes du monde de football… C'est aussi puissance économique importante à l’échelle mondiale. Cette place, le Brésil la doit d'abord à ses richesses naturelles, mais aussi à la création d'une industrie moderne et performante. Comment s'est effectué le développement brésilien ? Quels sont les failles et les atouts de sa puissance économique ?

 

1. Une puissance économique importante

1.1. D'importantes ressources naturelles

 

Le Brésil est un grand pays agricole. Il est le premier producteur au monde de café et d'agrumes (il assure près du quart de la production mondiale). Il est deuxième pour la production de soja, de bovins et de sucre, troisième pour le maïs et les porcins, cinquième pour le cacao… Une large part de ces productions est exportée, essentiellement vers les pays industrialisés de l’hémisphère Nord.

 

 

C'est aussi un pays minier. Certes, les gisements pétroliers offshore, au large de Rio de Janeiro et de Fortaleza, ne produisent que 1,788 million de barils/jour des 2,199 millions b/j dont a besoin l'industrie brésilienne. Mais le Brésil est très bien doté en matières premières non énergétiques : c'est le premier producteur mondial de minerai de fer, le troisième producteur d'étain, le quatrième de bauxite, le sixième de manganèse. Son sous-sol possède du nickel, de l'or, du plomb, du zinc… Comme les Brésiliens aiment à le répéter, Deus e brasileiro (« Dieu est brésilien »), tant leur terre est pourvue en richesses de toutes sortes.

 

1.2. Une puissance industrielle

 

Aujourd'hui, le Brésil est aussi une grande puissance industrielle : les produits agricoles bruts et les produits miniers ne représentent plus chacun que 10 % des exportations, alors que les produits des industries agroalimentaires constituent déjà 15 % des exportations et les produits manufacturés 54 %. Les exportations de haute technologie sont passées de 7 % en 1990 à 19 % en 2002.

 

 

Le pays fabrique à la fois des produits de base (il est le septième producteur mondial d'acier, le sixième pour l'aluminium), et des produits élaborés : des ordinateurs, des automobiles, des avions. Le Brésil a aussi démontré son savoir-faire en construisant le barrage d'Itaipú sur le fleuve Paraná, qui alimente la plus grande centrale hydroélectrique du monde.

 

 

Au total, l'industrie fournit 38,6 % du PIB.

 

2. Le modèle de développement brésilien

 

Le Brésil a toujours tiré parti de ses énormes richesses naturelles. Au xvisiècle, le pays exporte les bois tropicaux, dont le célèbre bois « brésil » qui a donné son nom au pays. L'exploitation s'est poursuivie, au rythme des cycles économiques : la canne à sucre, l'or, le caoutchouc, le coton, le café et aujourd'hui le soja. L'économie actuelle est donc l'héritière d'une longue tradition agricole et minière. Les profits dégagés par cette exploitation des ressources naturelles ont été ensuite réinvestis dans les activités industrielles.

 

 

Le Brésil a dû d'abord importer les produits manufacturés, qu'il payait avec les bénéfices agricoles et miniers. Une stratégie de substitution aux importations a été mise en place : l'État et les grands propriétaires terriens ont investi dans l'industrie locale. Une puissante filière industrielle s'est ainsi constituée, fondée sur une main-d'œuvre bon marché et sur des capitaux nationaux (et internationaux, à partir de 1964). Ainsi, en 1998, le Brésil a reçu 24 milliards de dollars d'investissements directs (plus de 15 % des investissements destinés aux pays en développement). Les investissements directs étrangers augmentent plus vite que le PIB : 0,2 % en 1990, 3,7 % en 2002.

 

 

Une telle croissance (+11 % par an entre 1968 et 1973), si forte qu'on a pu parler de « miracle brésilien », ne va pas sans poser de sérieux problèmes, même si, depuis 1975, la croissance économique a beaucoup ralenti : le rythme de croissance annuel du PIB entre 1975 et 2002 n'est que de 0,8 %. Les énormes investissements exigés par l'industrialisation font du Brésil un des pays en développement les plus endettés au monde. En 2002, le service de la dette (le remboursement de la dette et de ses intérêts) absorbe 69 % des bénéfices des exportations et représente 11,4 % du PIB.

 

 

Le second problème tient à l'ampleur des inégalités sociales. Les deux tiers de la population ont un pouvoir d'achat très faible : ils ne peuvent constituer un marché intérieur rentable pour les industries nationales. Si le marché potentiel est énorme, le marché réel reste donc plus restreint : le Brésil compte 186,1 millions d'habitants, mais seulement 65 millions de consommateurs. Pour pallier ce problème, le pays a mis en place un marché commun avec l'Argentine, l'Uruguay, le Paraguay, auquel sont associés le Chili et la Bolivie : le Mercosur.

 

3. Des déséquilibres spatiaux

 

Les activités économiques accentuent les déséquilibres spatiaux. L'agriculture vivrière et les industries alimentaires ou textiles sont relativement bien réparties, car elles dépendent de marchés locaux. En revanche, l'agriculture commerciale reste fortement concentrée sur les plaines littorales et leur immédiat arrière-pays.

 

 

Les industries modernes sont plus centralisées encore, dans le « triangle utile » São Paulo – Rio de Janeiro – Belo Horizonte. La seule région de São Paulo représente 30 % de la valeur de la production industrielle ; l'ensemble du « triangle utile » 60 %. Le Sudeste est bien le cœur économique du Brésil. C'est la première région industrielle et la première région agricole (l'arrière-pays de São Paulo, qui a fait fortune grâce aux plantations de café, cultive aujourd'hui des produits agricoles à haute valeur ajoutée : sucre, agrumes, cultures vivrières, etc.).

 

 

Plus au nord, l'Amazonie apparaît, en revanche, comme un espace en réserve. D'immenses territoires sont encore le domaine de la forêt dense. Mais le front pionnier avance chaque année davantage : les grandes routes transamazoniennes construites dans les années 1970 ont désenclavé la région. Les ressources de l'Amazonie sont considérables, que ce soit en terres agricoles (après défrichement) ou en matières premières (bois, or, fer, étain). Cette conquête de l'Ouest brésilien pose néanmoins de graves problèmes écologiques (la déforestation), agraires (les luttes pour la terre) et humains (la survie des Indiens d'Amazonie).

 

 

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