Une croissance démographique rapide
Depuis le début du xxe siècle, la population africaine connaît une croissance sans précédent. Ce mouvement est-il durable ? Touche-t-il uniformément toute l'Afrique ? Si l'accroissement du nombre d'habitants permet de développer l'économie, à chaque paire de bras correspond aussi une bouche à nourrir. Cette croissance démographique présente-t-elle un risque ou une chance pour ce continent longtemps sous-peuplé ?
1. La croissance de la population
L'augmentation de la population africaine est à la fois récente et brutale.
Le solde naturel annuel atteint 2,4 % contre -0,2 %; en Europe.
L'indice de fécondité est très élevé : une Algérienne a, en moyenne, 1,92 enfant, une Gabonaise 4,77, une Malgache 5,66. L'Afrique est le continent des familles nombreuses.
La croissance démographique africaine ralentit cependant nettement depuis quelques années. L'indice de fécondité connaît une baisse sensible dans la plupart des pays.
2. Un continent en transition démographique
L'Afrique a entamé sa transition démographique :
— Depuis 1950, grâce notamment aux progrès de la médecine (antibiotiques et vaccins), le taux de mortalité a fortement chuté. Le taux de natalité restant stable, le solde naturel et la population augmentent (phase A).
— Dans un second temps (phase B), le taux de natalité diminue à son tour. La mortalité infantile baissant, les naissances se font moins fréquentes. Le solde naturel se réduit : la population augmente toujours, mais moins vite qu'auparavant.
La période entre le début de la phase A et la fin de la phase B se nomme la transition démographique.
Le continent africain est globalement entré dans la phase B. Les écarts entre pays restent pourtant considérables : le Mozambique ou le Mali sont en phase A alors que le Maroc et plus encore la Tunisie achèvent la phase B. L'Afrique du Nord et l'Afrique australe sont généralement plus avancées que l'Afrique subsaharienne.
3. Quelles prévisions pour l'avenir ?
La population africaine est très jeune : 42 % des habitants ont moins de 15 ans ! Ces générations jeunes entrent à présent dans leur période de fécondité. Plus nombreuses que les précédentes, elles feront plus d'enfants. Selon certains scénarios, l'Afrique pourrait compter 1,6 milliard d'habitants en 2030, soit 19 % de la population mondiale. Une inconnue reste cependant quant aux conséquences à moyen terme du sida qui atteint dans certains pays un pourcentage important des jeunes et des femmes enceintes. En 2005, le taux d’infection par le virus (le taux de prévalence) dépasse en effet 20 % dans plusieurs pays du continent comme l’Afrique du Sud et le Botswana ; une baisse de ce chiffre est toutefois à signaler dans d’autres pays tels que le Kenya, l’Ouganda et le Zimbabwe.
Une telle croissance pose d'énormes problèmes économiques : une population qui double en 25 ans impose de doubler dans le même temps les infrastructures et la richesse produite dans le pays (logements, écoles, emplois…). Or, entre 2004 et 2050, l'ONU prévoit encore un accroissement de population de 132 % en Afrique subsaharienne, 148 % au Bénin, 191 % au Burkina, 327 % au Niger !
Enfin, parce que la population africaine se concentre sur les mêmes espaces (la vallée du Nil en Égypte, les plaines littorales au Maghreb, par exemple), la pression humaine sur le milieu est sans cesse accrue. Cela pose déjà un certain nombre de problèmes d'environnement.
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