L'Amérique, c'est le « Nouveau Monde » : son peuplement actuel ne date, pour l’essentiel, que de cinq siècles. Quelles sont les caractéristiques des populations de ces pays neufs ? Présentent-t-elles des particularités ?

Le continent américain a une superficie de 40 millions de km², où vivent 875 millions de personnes. La densité moyenne n'est que de 22 habitants par km², ce qui est faible. L'Amérique est le continent des grands espaces.

Les contrastes de répartition de population sont très importants. Quatre ou cinq grands foyers concentrent la majeure partie de la population continentale : le nord-est des États-Unis et la côte californienne en Amérique du Nord ; le centre du Mexique et les îles caraïbes en Amérique centrale ; la façade atlantique allant de Fortaleza (nord-est du Brésil) à Buenos Aires (centre-est de l’Argentine) en Amérique du Sud. L'essentiel du peuplement est donc littoral, à l'exception notable du Mexique. Les quelques États enclavés (sans ouverture sur la mer) ont des densités très faibles (15 hab./km² au Paraguay). Les zones vides sont les zones de montagnes (7,8 hab./km² en Bolivie), de forêt équatoriale (2,6 hab./km² au Suriname) ou du Grand Nord (3 hab./km² au Canada).

Contrairement à l'Afrique ou à l'Asie, ce peuplement littoral est aussi très majoritairement urbain. 75 % de la population vit en ville. Mexico est la deuxième ville du monde (18,7 millions d'habitants dans l'agglomération en 2003), New York la troisième (18,3 millions), Saõ Paulo la quatrième (17,9 millions). En revanche, compte tenu du taux d'urbanisation déjà très élevé, la croissance urbaine a beaucoup ralenti. Celle de Mexico, par exemple, s'est désormais stabilisée.

L'histoire du continent américain explique la répartition de la population ainsi que l'hétérogénéité de sa composition. En dehors des populations amérindiennes, le peuplement est le fait des colonisateurs européens à partir du xvi^e siècle : Français et surtout Anglais (22 millions) en Amérique du Nord, Espagnols (4 millions) en Amérique centrale et du Sud, Portugais au Brésil. Il faut également ajouter, sur l'ensemble du continent, des Allemands (12 millions), des Scandinaves, des Italiens (4 millions) et des Russes. À ce peuplement blanc s'est greffée la migration forcée des Noirs africains, esclaves dans les mines et dans les plantations coloniales (entre 15 et 20 millions).

Au nord et au sud se trouve l'Amérique blanche : 98 % des Canadiens et des Argentins sont blancs ; les États-Unis sont majoritairement peuplés par des Blancs, mais comptent également une importante minorité noire (12,9 %). Le reste du continent est plus ou moins fortement métissé : métissage entre Blancs et Indiens en Amérique centrale et andine, entre Blancs et Noirs dans les Caraïbes, entre Blancs, Noirs, Indiens, voire Asiatiques, au Brésil, en Colombie et au Venezuela.

Les migrations se poursuivent aujourd'hui, mais connaissent des changements notables. L'immigration européenne a pratiquement cessé (sauf en provenance d'Europe de l'Est) ; l'essentiel vient aujourd'hui d'Asie. Il faut y ajouter des migrations intra-américaines, essentiellement dirigées vers les États-Unis.

La croissance démographique du continent américain n'a rien à voir avec celle de l'Afrique ou de l'Asie : le solde naturel est de +1,6 % par an en Amérique latine, +0,5 % en Amérique du Nord. Il existe cependant des disparités importantes, par exemple entre le Canada (solde naturel de +0,3 %) et le Nicaragua (solde naturel de +2,7 %). La plupart des grands États d'Amérique du Sud achèvent actuellement leur transition démographique, avec des taux de natalité proches de 20 ‰.

La population américaine bénéficie aujourd'hui, surtout au nord, d'une espérance de vie parmi les plus élevées au monde (78 ans en Amérique du Nord, 72 en Amérique latine). Elle est en constante progression.

La population latino-américaine est encore jeune (32 % ont moins de 15 ans et seulement 6 % plus de 65 ans), mais commence à vieillir sensiblement. Les situations sont cependant très diverses selon les pays (39 % de moins de 15 ans en Bolivie, mais seulement 21 % à Cuba). Au nord, la population est moins jeune (21 % de jeunes, 12 % de personnes âgées, de plus de 65 ans).

Les conditions sanitaires sont encore plus inégales entre le nord et le sud du continent, entre les pays riches et les pays pauvres, voire entre les différentes couches sociales. Sur 1 000 enfants nés vivants, 7 mourront dans leur première année aux États-Unis ; ce chiffre s'élève à 16 en Argentine, 33 au Brésil, 54 en Bolivie et 80 à Haïti.

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