Encarta 2008 - Un domaine de haute-montagne : les Andes
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Un domaine de haute-montagne : les Andes

 

La carte de la répartition de la population en Amérique du Sud montre une forte concentration humaine dans la cordillère d Andes. Par endroits, ces montagnes comptent plus d'habitants que les plaines qui s'étendent à leur pied.

 

 

Comment les hommes peuvent-ils vivre dans ces hautes montagnes ? Quels sont les principaux paysages de la cordillère des Andes ?

 

1. Des montagnes très peuplées

1.1. Une immense chaîne volcanique

 

Immense, la cordillère des Andes s'étire sur 8 000 km de long, mais sa largeur ne dépasse guère 600 km. Étroite bande de terre, elle s'étend le long du Pacifique, de l'isthme de Panama, au nord, au détroit de Magellan, au sud. De nombreux sommets dépassent les 6 000 mètres d'altitude : le plus élevé, l'Aconcagua culmine à 6 959 mètres. Parmi ces montagnes figurent des volcans, en activité pour la plupart, souvent coiffés par des glaciers. Au milieu des monts enneigés s'ouvre le haut plateau de l'Altiplano, dont l'altitude varie entre 2 000 et 4 000 mètres.

 

1.2. Un peuplement ancien

 

Le peuplement des Andes remonte à la préhistoire. Plus tard, les Incas ont constitué un vaste empire qui a dominé la région pendant plusieurs siècles. Lors de la colonisation européenne, au xvie siècle, les Amérindiens y ont trouvé refuge. Les conquérants espagnols les ont parfois obligés à travailler dans des mines, comme celle d'argent, à Potosí (Bolivie), à plus de 4 000 mètres d'altitude.

 

1.3. Un peuple de montagnards

 

La majorité de la population est installée en altitude, dans les villages des hautes vallées des Andes : les trois-quarts des habitants vivent à plus de 3 000 mètres. Dans ces régions, la densité atteint souvent 100 habitants par km2. À La Paz (capitale de la Bolivie), la plus haute capitale du monde, perchée à près de 4 000 mètres d'altitude, on dénombre aujourd'hui plus d'un million d'Amérindiens.

 

 

Pour résister aux conditions de vie difficiles liées à l'altitude (au-dessus de 3 000 mètres, l'oxygène se raréfie dans l'air), le corps des hommes a dû s'adapter : davantage de globules rouges permettent ainsi de mieux véhiculer l'oxygène dans l'organisme.

 

2. L'étagement des cultures

 

Plus on gravit les pentes d'une montagne, moins il fait chaud. Afin d'exploiter au mieux les fortes dénivellations de leurs terres, les paysans des Andes étagent les cultures selon l'altitude. Dans les basses plaines, au pied des montagnes, les températures atteignent en moyenne 24 à 26°C. La végétation disparaît à partir de 4 600-4 800 mètres d’altitude. Entre ces deux extrêmes, les hommes ont développé différents types d'agriculture, en fonction du climat (température et pluviosité) et de l'inclinaison du sol.

 

2.1. Les cultures tropicales

 

En dessous de 1 500 mètres, les terres chaudes — autrefois peu occupées à cause des maladies qui y sévissaient (choléra, paludisme, fièvre jaune) — sont aujourd'hui le domaine des grandes exploitations de fruits tropicaux (bananes, cacao, ananas), de canne à sucre et d'hévéa.

 

2.2. L'étage du maïs et du café

 

Les terres tempérées, entre 1 500 et 3 500 mètres, bénéficient d'un climat plus sain. Grâce à la fraîcheur (il gèle régulièrement la nuit), les microbes et les insectes qui provoquent des maladies dans les régions chaudes ne peuvent survivre. La fièvre jaune disparaît à partir de 1 000 mètres, le paludisme au-dessus de 2 000 mètres. Interdites à la plupart des plantes tropicales qui ne supportent pas le gel, ces régions constituent un milieu idéal pour la culture du maïs (l'aliment de base des paysans). C'est aussi l'étage des grandes plantations de café, cultivé en terrasses pour profiter des terrains même les plus pentus.

 

2.3. Les maigres cultures des terres froides

 

Malgré le froid, les paysans parviennent à exploiter les terres jusqu'à 4 000 mètres environ. Là où, dans les Alpes, on ne trouverait que rochers et glaciers, les Andins cultivent orge, blé, haricots et pommes de terre (d'ailleurs originaires de cette région). Leur agriculture est cependant rudimentaire : ils utilisent l'araire et doivent laisser reposer la terre (jachère). De fait, les rendements sont faibles : les petits lopins de terre ne suffisent pas à nourrir les familles, qui vivent souvent dans la misère.

 

 

Plus haut encore, au-dessus de 4 500 mètres, sur l'Altiplano, commence le domaine des prairies d'altitude : la puna. Dans ce climat froid et sec, les moutons, les lamas, les alpagas sont élevés pour leur laine. Enfin, à partir de 5 500 mètres, les neiges persistantes apparaissent. La présence humaine s'y fait rare.

 

 

Parce que les conditions de vie demeurent difficiles dans les Andes, de plus en plus de paysans quittent la campagne pour trouver du travail dans les grandes villes, comme Lima (au Pérou) ou La Paz (en Bolivie).

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