Encarta 2008 - La lutte pour la terre
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La lutte pour la terre

 

Le 17 mai 1996, dans le sud de l'État du Pará, au Brésil, une manifestation paysanne tourne mal. 23 personnes sont tuées par la police militaire. Que s'est-il passé ? Que revendiquaient les paysans, dans ce pays où la répartition des terres est la plus inégale au monde ?

 

1. L'inégale répartition des terres

1.1. 12 millions de paysans sans terre

 

20 % des actifs brésiliens travaillent dans le secteur primaire, essentiellement agricole. La répartition des terres est l'une des plus inégales au monde : 1 % des propriétaires terriens (soit 30 000 personnes) détient 44 % des terres cultivées ! À l'inverse, 50 % des propriétaires ne possèdent que 3 % des sols. 12 millions de paysans sans terres doivent louer leur force de travail à la journée, comme ouvriers agricoles, sur de grands domaines : on les appelle les boias frias (les « gamelles froides »), car ils commencent leur journée au lever du soleil et mangent froid, à midi. Cette répartition des terres semble d'autant plus inégalitaire que la densité moyenne du pays (21 habitants par km²)est très faible.

 

1.2. Le poids de l'histoire

 

L'explication de telles inégalités est à chercher dans l'histoire coloniale du Brésil. En Amérique du Nord, les terres ont été partagées entre les colons, surtout après l'indépendance des États-Unis, chacun recevant gratuitement une parcelle de terre contre l'obligation de la cultiver pendant une durée déterminée. Au Brésil, le partage des terres s'est fait différemment. Découvert en 1500 par un navigateur portugais, Pedro Álvares Cabral, le Brésil a été mis en valeur par la monarchie portugaise, qui a découpé le pays en grandes régions, les « capitaineries », qu'elle a confiées à de grands seigneurs. Ainsi se sont constitués de grands domaines, les fazendas. Les immenses propriétés d'aujourd'hui sont donc les héritières de cinq siècles d'histoire.

 

2. Latifundios et minifundios

2.1. Les « grands domaines »

 

Ces fazendas sont aussi désignées par un nom commun à toute l'Amérique latine : les latifundios (les « grands domaines »), qui s'opposent aux minifundios (les « petits domaines »). Un latifundio couvre généralement plus de 1 000 hectares et peut, exceptionnellement, atteindre 200 000 hectares. Son propriétaire est un individu, une famille ou une société (parfois étrangère), rarement présent. Les latifundios pratiquent une agriculture ou un élevage à vocation commerciale (café, canne à sucre, soja, bovins…). Les besoins en personnel sont limités en quantité (l'élevage y est extensif, les cultures fortement mécanisées), dans le temps (on emploie pour la récolte) et dans l'espace (une partie du terrain est souvent inexploitée). Les rendements sont faibles, mais la productivité forte. Les profits sont importants pour des investissements minimes.

 

2.2. Les « tout petits domaines »

 

Les minifundios sont à l'exact opposé. Leur surface est toujours inférieure à 5 hectares, parfois à 1 hectare. Le propriétaire vit sur sa terre et doit nourrir sa famille : ses cultures sont donc vivrières. Le paysan leur accorde temps et soin, mais ne peut mécaniser son travail, étant donné la surface réduite et la faiblesse de ses revenus. Les rendements sont souvent élevés, mais la productivité est faible. À certaines périodes de l'année, il trouve, comme ouvrier agricole, un complément de ressources auprès du grand domaine voisin. Au Brésil, 30 millions de personnes vivent ainsi sur les minifundios.

 

3. La lutte pour la terre

3.1. L'impossible réforme agraire

 

Cette situation profondément inégalitaire ne pourrait être modifiée que grâce à une réforme agraire, c'est-à-dire une modification de la propriété du sol.

 

 

Une réforme agraire a ainsi été votée en 1985, mais ne parvient pas à être appliquée. Les grands propriétaires font pression sur le pouvoir politique pour en freiner l'exécution. Quinze ans plus tard, le bilan n'est pas probant : environ 200 000 familles sur les 5 millions de candidats ont été installées sur d'anciennes terres de latifundios. On comprend mieux les revendications des manifestations paysannes et l'importance de l'exode rural (qui a conduit à des taux d'urbanisation si élevés). On comprend mieux, enfin, pourquoi des dizaines de milliers de paysans prennent chaque année la route de l'Amazonie.

 

3.2. Le rêve amazonien

 

Couverte par la forêt dense et inoccupée, la terre amazonienne n'appartient à personne (si on ne tient pas compte de ses premiers habitants, les Indiens). Dans les années 1960, le gouvernement brésilien a mis en place un programme d'occupation de ces terres. Des dizaines de milliers de paysans sans terre se sont lancés dans l'aventure, ont défriché la forêt, bâti leurs maisons, cultivé le sol… Dix ans plus tard, le gouvernement s'est mis à vendre des titres de propriété à des sociétés ou à de riches propriétaires terriens, les fazendeiros. Les petits paysans ont alors été chassés de leurs terres (qu'ils occupaient parfois depuis dix ans !). Ceux qui résistent, encore aujourd'hui, s'exposent aux pistoleiros, les tueurs à gages embauchés par les grands propriétaires. Des centaines d'assassinats sont ainsi perpétrés…

 

 

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