L'ouverture sur l'extérieur
Pour des raisons d'abord historiques, les liens entre la France et le Maghreb sont très forts. Environ 1,5 million de Maghrébins vivent en France.
1. Un passé commun
Les liens entre la France et le Maghreb sont ancrés dans l'histoire : l'Algérie a été colonisée par la France dès 1830, la Tunisie (protectorat) en 1881, le Maroc, enfin, en 1912. Si le Maroc et la Tunisie ont obtenu leur indépendance à peu près pacifiquement en 1956, l'Algérie a dû attendre 1962 et la fin d'une guerre de huit ans. La présence française y était en effet beaucoup plus marquée : plus d'un million de colons, les pieds-noirs, s'étaient installés en Algérie, souvent depuis plusieurs générations. Ils ont dû quitter le pays en abandonnant tous leurs biens. Les Algériens qui s'étaient battus aux côtés de la France pendant cette guerre, les harkis, ont également été contraints à l'exil.
La présence française a laissé des traces au Maghreb : la langue française, par exemple, reste très utilisée ; les infrastructures de transport (routes, voies ferrées), les villes, les ports, les cultures intensives ont été développées par les Français.
Ce passé commun survit encore aujourd'hui. Lorsque l'Europe et la France ont besoin de main-d'œuvre, les populations du Maghreb ont largement répondu à cet appel. Malgré le ralentissement de l'immigration à partir de 1974, deux millions de Maghrébins vivent aujourd'hui en Europe, dont 1,5 million en France. Ils versent souvent une partie de leur salaire à leurs familles restées au pays, mais ont généralement fait le choix de faire venir leur famille en France. Leurs enfants nés sur le sol français sont français.
2. L'ouverture économique
Les liens entre le Maghreb et l'Europe ne semblent pas menacés : la nature même de l'économie maghrébine, une économie ouverte sur le monde et exportatrice, rend peu probable une rupture. Les deux tiers des échanges commerciaux se font avec l'Europe. La France absorbe 13,8 % des exportations de l'Algérie, 26,3 % du Maroc, 31,5 % de la Tunisie : l'Algérie exporte du gaz naturel et du pétrole ; le Maroc du phosphate et des oranges ; la Tunisie des olives, des dattes et des vêtements. Le tourisme européen, enfin, est une ressource indispensable, en plein développement en Tunisie et au Maroc.
Les économies maghrébines sont par ailleurs fortement dépendantes de l'Europe et des États-Unis. La dette extérieure des trois pays tourne autour de 54 milliards de dollars : 22 milliards pour l'Algérie, 17 milliards pour le Maroc, 15 milliards pour la Tunisie. Les importations se développent également. L'Algérie, par exemple, importe 70 % de ses besoins alimentaires. La Grande Mosquée Hassan II, à Casablanca, a été construite par le groupe français Bouygues. Les investissements étrangers augmentent régulièrement, surtout au Maroc et en Tunisie, et contribuent au développement économique.
Si l'Algérie reste un peu en retrait, le Maroc et la Tunisie ont demandé leur entrée dans l'Union européenne (UE). Sans être encore intégrés, ils ont signé des accords d'association et de libre-échange avec l'UE. Le Maroc et la Tunisie pourraient un jour devenir, sous réserve d'une démocratisation plus avancée, des membres à part entière de l'Union européenne.
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