L'inégal développement des populations
Les pays développés et riches, peu nombreux, sont surtout situés dans l'hémisphère Nord ; on les surnomme les « pays du Nord », par opposition aux « pays du Sud », encore en développement et beaucoup plus pauvres. Comment comparer le niveau de richesse et de développement de ces pays en tenant compte des conditions de vie de leurs habitants ? Comment s'expliquent ces considérables écarts de développement ?
1. Le niveau de développement d'un pays
Le produit national brut (PNB) indique la valeur moyenne de tout ce qu'un pays produit en un an. Cet indicateur permet de mesurer le développement économique d'un État et de le comparer aux autres pays. Cependant, le PNB ne reflète pas les inégalités sociales ou régionales : on peut être riche dans un pays pauvre, et inversement.
Pour étudier plus précisément les conditions de vie des populations, on utilise aujourd'hui l'indice de développement humain (IDH) : cette mesure prend bien sûr en compte la richesse produite, mais aussi l'espérance de vie et le taux d'alphabétisation. L'IDH se mesure sur une échelle qui va de 0 à 1.
Les inégalités de développement des populations exprimées par l'IDH sont importantes : les pays industrialisés ont l'indice le plus élevé (0,9), suivis par les pays en développement (0,6). L'IDH des pays d'Afrique noire, la région la moins développée de la planète, dépasse rarement 0,4.
2. Les pays développés
2.1. Une opulence manifeste
Les pays industrialisés produisent beaucoup et parviennent à satisfaire globalement les besoins de leur population (alimentation, habillement, habitat, éducation, loisirs, etc.), même si certains, comme les chômeurs, les SDF (sans domicile fixe), les immigrés clandestins, n'ont pas toujours accès à ces richesses.
2.2. Les dix États les plus riches
Les dix pays les plus riches, classés selon leur PNB étaient en 2003 : les États-Unis (10 400 milliards de dollars), le Japon (4 257 milliards), l'Allemagne (7 789 milliards), le Royaume-Uni (1 399 milliards), la France (1 347 milliards), la Chine (1 325 milliards), l'Italie (1 081 milliards), le Canada (714 milliards), le Mexique (604 milliards), et l'Espagne (603 milliards). Il subsiste entre ces États d'importants contrastes : un tout petit nombre d'entre deux produit l'essentiel des richesses mondiales (ainsi, les États-Unis, la nation la plus riche au monde, fournissent à eux seuls un quart de ces richesses).
Les sept pays les plus industrialisés se rencontrent régulièrement pour discuter des problèmes économiques de la planète. Depuis 1994, ce groupe, appelé le G 7, associe la Russie à ses réunions (constituant ainsi ce qu'on appelle le G8). Si la Chine et le Brésil ne sont pas — encore — suffisamment industrialisés pour y participer, ils figurent néanmoins parmi les pays les plus riches, du fait de l'importance de leurs productions minières et agricoles.
Comme leur nom l'indique, les NPI (ou nouveaux pays industriels) ont connu un développement récent. Parmi eux, les « Dragons » d'Asie (Corée du Sud, Hong Kong, Taiwan, Singapour…) se distinguent par leur maîtrise technologique et une économie centrée sur les exportations. Leur réussite conduit à ne plus les classer parmi les pays en voie de développement.
3. Les pays moins développés
3.1. Une situation contrastée
Que de termes pour désigner l'inégal niveau de développement des pays les moins riches ! Pays du tiers-monde, pays en développement (PED), pays en voie de développement (PVD), pays les moins avancés (PMA) : toutes ces appellations expriment la diversité des situations.
En bas de l'échelle, les 49 PMA se trouvent dans une situation critique. Situés pour la plupart en Afrique, leur PNB moyen par habitant n'est que de 250 dollars par an (soit 0,6 dollar par jour). Le PNB par habitant de l'Ethiopie, le pays le plus pauvre, était de 94 dollar en 2003.
Il est plus délicat de classer la Chine ou le Brésil : ces pays sont devenus de grandes puissances économiques, mais leur population, très nombreuse, reste très pauvre. Ce sont des sociétés duales où la plus grande richesse côtoie l'extrême pauvreté.
Quant aux États pétroliers, ils se sont enrichis grâce à l'exploitation de leur sous-sol : les petits royaumes comme Brunei, en Asie, ou les monarchies du golfe Arabo-Persique ont le niveau de vie le plus élevé de la planète, mais leurs économies présentent de réels déséquilibres.
3.2. Les indices du sous-développement
Les pays pauvres ont en commun un développement économique insuffisant (le PNB par habitant est inférieur à 4 000 dollars), un taux de mortalité infantile très élevé (en 2003, il y est supérieur à 100 ‰ contre 4 ‰ en France, la moyenne mondiale étant à 55 ‰) et une espérance de vie limitée (environ 45 ans en Afrique noire, contre 80 ans en Europe occidentale). Dans ces pays, l'alimentation est souvent insuffisante : la plupart des peuples d'Afrique noire souffrent de malnutrition (ils absorbent moins de 2 300 calories par jour).
4. Les flux migratoires
Dans les pays développés, la population s'accroît assez lentement et a tendance à vieillir. En effet, les femmes ont peu d'enfants alors que l'espérance de vie augmente grâce aux progrès de la médecine ! Pour soutenir leur développement, ces nations ont accueilli de nombreux immigrés. De 1965 à 2003, le nombre de personnes vivant hors de leur pays d'origine est passé de 65 à 175 millions. Les États-Unis et l'Europe sont les principales terres d'accueil de ces migrants. Elles ont absorbé 80 % d'entre eux.
D'une façon générale, les pays riches du Nord attirent de plus en plus les populations des pays du Sud, qui viennent y travailler. Ces migrations sont facilitées par le développement des moyens de communication.
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