La révolution verte
Le sous-continent indien est densément peuplé et la croissance démographique est l'une des plus fortes au monde. Pour nourrir sa population, l'Inde a dû entreprendre une vaste modernisation de son agriculture : la « révolution verte ». En quoi a-t-elle consisté ? Quel a été son impact ?
1. L'espace agricole indien
L'Inde est un pays de paysans : 60 % des actifs travaillent dans l'agriculture.
La latitude tropicale et la clémence des températures permettent de cultiver la terre toute l'année. On distingue donc deux saisons agricoles : les cultures kharif (récoltées en septembre) sont plantées pendant la mousson (les pluies d'été), les cultures rabi prennent ensuite le relais jusqu'en mai-juin (souvent grâce à l'irrigation). Les zones arides comme le désert de Thar, dans le centre du pays, ou montagneuses comme l'Himalaya, sont moins favorisées, les unes en raison de la sécheresse, les autres à cause du froid.
L'essentiel des terres agricoles est voué aux cultures vivrières, essentiellement céréalières : riz, blé et millet, dont l'Inde est le deuxième producteur mondial. La riziculture est concentrée dans les zones les plus touchées par la mousson : le littoral et la plaine du Gange. Le blé, moins gourmand en eau, s'étend dans le nord. Le millet est cultivé dans les régions plus arides, comme le Dekkan. À ces cultures vivrières s'ajoutent quelques cultures commerciales, comme le coton, la canne à sucre ou le thé, dont l'Inde est le premier producteur mondial.
2. La révolution verte
Si l'agriculture indienne a permis, depuis des millénaires, le développement d'une population aux densités importantes, elle ne peut faire face à l'explosion démographique que connaît le pays depuis 1920.
Pour éviter la catastrophe alimentaire, le gouvernement indien a dû lancer, à partir des années 1960, un programme de réforme de l'agriculture : la révolution verte. Des semences hybrides à haut rendement ont été introduites, la consommation d'engrais, de pesticides et d'insecticides a été multipliée par dix depuis 1960. L'irrigation et la mécanisation ont aussi été développées : puits équipés de pompes à moteur, réservoirs, barrages…
Les résultats sont spectaculaires : entre 1950 et 1995, la production de riz a été multipliée par 3, celle du blé par 10 ! Alors que, sur cette période, la croissance démographique était de 139 %, celle des céréales atteignait 236 % ! L'Inde est aujourd'hui globalement autosuffisante.
3. Les limites de la révolution verte
La révolution verte a privilégié le blé (le millet a très peu progressé) et a lié la hausse des rendements à l'apport en eau. Ainsi, d'importants écarts de production surviennent lorsque la mousson arrive avec retard.
Les technologies mises en œuvre sont chères (achat de semences, d'engrais, de pesticides, etc.) : la révolution verte a donc surtout profité aux paysans les plus aisés. La mécanisation a également eu des effets pervers, dans certaines régions : la récolte manuelle du blé donnait du travail à de nombreux ouvriers agricoles, désormais sans emploi.
Enfin, la croissance démographique se poursuit, à un rythme un rythme encore très soutenu, de +1,7 % par an. La révolution verte s'essouffle et il est probable que seules les biotechnologies (les céréales transgéniques) puissent prendre le relais.
Copyright © 2006 rue des écoles / Magnard-Vuibert. Tous droits réservés.
Microsoft ® Encarta ® 2008. © 1993-2007 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.