Encarta 2008 - La civilisation des rizières dans l'Asie des moussons
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La civilisation des rizières dans l'Asie des moussons

 

L'Asie des moussons abrite une population rurale très nombreuse. Seul un système agricole très efficace, la riziculture, pouvait autoriser de telles densités. Comment le riz parvient-il à nourrir quelque trois milliards d'hommes ?

 

1. Comment nourrir trois milliards d'hommes ?

1.1. Des densités rurales exceptionnelles

 

Trois milliards d'hommes vivent dans la partie de l'Asie arrosée par les moussons. La plupart des Asiatiques sont ainsi concentrés dans le subcontinent indien et l'Asie du Sud-Est (de l'Indonésie au sud du Japon, en passant par l'Indochine et la Chine littorale).

 

 

Dans ces régions, les densités sont considérables. Le Bangladesh, par exemple, compte plus de 144 millions d'habitants pour 147 570 km². Sa densité dépasse les 1 000 habitants par km² (en Chine, certaines régions littorales dépassent également ce chiffre). Les montagnes étant plus difficiles à cultiver, la population se concentre dans les vallées et les plaines côtières.

 

1.2. Le défi pour l'agriculture

 

Seuls les hauts rendements de la riziculture pouvaient nourrir trois milliards d'hommes. Le riz constitue ainsi (depuis des siècles) la base de l'alimentation asiatique : 90 % de la production mondiale de riz sont assurés par l'Asie et 86 % de cette production sont consommés en Asie. La Chine et l'Inde, à elles seules, produisent plus de la moitié du riz mondial (57 %).

 

 

Les surfaces consacrées à la riziculture sont très importantes : en Chine, elles représentent encore une trentaine de millions d'hectares, même si elles sont en régression devant le développement industriel et urbain.

 

2. L'efficacité des « civilisations hydrauliques »

2.1. Les données de la nature

 

Les populations de l'Asie des moussons se sont concentrées sur des espaces a priori peu favorables : le climat tropical y est difficile (une longue saison sèche, des températures élevées toute l'année, qui favorisent la prolifération des insectes et des germes nuisibles) ; les sols sont peu fertiles ; une fois par an, les fleuves en crue inondent les plaines ; enfin, la zone est régulièrement ravagée par des cyclones tropicaux !

 

 

Pourtant, ces mêmes données présentent aussi des avantages : les températures élevées conviennent bien au riz ; les crues des grands fleuves, provoquées par la mousson, fertilisent les sols en y déposant des alluvions ; quant aux cyclones tropicaux, ils ne sont qu'une conséquence extrême de ces pluies de mousson qui fournissent l'eau dont la riziculture a tant besoin. Reste, bien sûr, à exploiter ces conditions naturelles, ce pour quoi les civilisations asiatiques se sont montrées particulièrement efficaces.

 

2.2. L'efficacité de l'intervention humaine

 

Les « civilisations hydrauliques », dans l'Asie des moussons, ont acquis au fil du temps une grande maîtrise. Pour se prémunir contre les inondations, les populations ont créé un ensemble de digues le long des fleuves. Soigneusement entretenues, ces digues protègent les villages et les cultures. Elles rendent habitables ces plaines et ces vallées.

 

 

La rizière est un champ en eau. Tous les espaces disponibles ont donc été aplanis et cultivés. On les a entourés d'un réseau de petites digues destinées à retenir l'eau. Celle-ci doit être apportée dans le champ, en fonction des besoins. Tout un réseau de canaux de drainage est donc nécessaire pour drainer l'eau des fleuves ou des sources et l'évacuer (notamment lors de la mousson) vers des réservoirs.

 

 

Les civilisations hydrauliques, grâce à un travail considérable, ont donc apporté une réponse efficace à des données naturelles contraignantes.

 

2.3. Des sociétés très structurées

 

Pour mener à bien ce travail hydraulique, il faut une main-d'œuvre nombreuse et organisée. La construction d'un réseau d'irrigation doit se faire, au minimum, à l'échelle du village. De même pour la construction des digues qui contiennent les grands fleuves (si un pan de la digue s'effondre, toute la vallée est inondée). Les villages dépendent donc également les uns des autres.

 

 

La riziculture a ainsi favorisé, très tôt dans l'histoire, la création de grands États, capables de gérer une organisation économique complexe.

 

3. Une culture dévoreuse d'hommes

3.1. Le cycle du riz : un rituel exigeant

 

Le riz pousse « les pieds dans l'eau, la tête au soleil ». Les paysans doivent donc veiller en permanence à l'entretien des casiers, des petites digues et des canaux. Le riz est semé après un labour, éventuellement un hersage. Il est d'abord planté sur de petites surfaces, les pépinières, où les jeunes plants se développent. Au bout de quelques semaines, les jeunes pousses sont transplantées sur toutes les rizières du village, où elles pourront se développer davantage : c'est le repiquage. Au bout de deux à trois mois, on assèche la rizière. Vient la moisson. Une fois débarrassé de son enveloppe (le battage), le riz est stocké dans les greniers et sert de base à l'alimentation du village jusqu'à la récolte suivante.

 

 

Environ 40 % des rizières n'utilisent que l'eau des pluies : c'est la riziculture pluviale. 60 % des rizières utilisent aujourd'hui un apport artificiel en eau : c'est la riziculture irriguée, qui permet, dans les régions où l'hiver n'est pas trop froid, comme en Chine du Sud, de faire deux, voire trois récoltes de riz par an ! Là, le repiquage est intensif : à côté des rizières où la moisson approche, on plante de jeunes plants très serrés ; une fois la récolte faite, on repique les jeunes plants dans la rizière ; une partie du riz récolté est aussitôt plantée dans la pépinière.

 

3.2. Rendement contre productivité

 

Dans les rizières, le travail se fait à la main. Outre les opérations de repiquage, d'assèchement et de récolte, il faut surveiller le niveau de l'eau, faire la chasse aux oiseaux lorsque le riz est mûr et, lorsque la rizière est encore en eau, attraper les poissons ou les crabes qui viennent parfois jusque dans les champs !

 

 

La riziculture, surtout irriguée, permet d'obtenir des rendements très élevés (des quantités importantes par hectare), au prix d'un lourd travail. La productivité est en effet très faible : les journées sont longues dans les rizières du Sud-Est asiatique. On comprend mieux, ainsi, la présence de fortes densités rurales.

 

3.3. Des révolutions vertes

 

Depuis 1945, les États ont dû faire face à une forte croissance démographique. Ils ont tenté d'améliorer encore les rendements en développant l'usage des engrais, des insecticides et des pesticides, en introduisant de nouvelles semences hybrides plus résistantes, notamment la variété IR8 (en 1966). Les rendements ont doublé, dépassant les six tonnes par hectare dans de nombreuses régions. Ce fut la « révolution verte » !

 

 

Mais les technologies de la « révolution verte », qui permettaient d'augmenter la production de 3 % par an, ont atteint leurs limites : depuis 1990, la production ne s'accroît que de 1,25 % par an… moins vite que la population. Pour éviter toute menace de famine, il faut mettre en place une seconde « révolution verte ». Un nouvel hybride affiche ainsi des rendements de 20 % supérieurs aux meilleures semences : c'est le « super riz ». La firme américaine Monsanto a décrypté en 2000 le génome du riz ; les nouveaux riz transgéniques pourraient apporter des réponses satisfaisantes aux problèmes alimentaires asiatiques. Cependant, ces problèmes semblent devenir moins urgents en Asie orientale : la consommation de riz diminue en Chine depuis 1999, l'alimentation se diversifie en particulier dans la Chine littorale.

 

 

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