Un bassin fluvial : le Nil
Les hommes ont toujours cherché à utiliser les cours d'eau pour se déplacer, transporter des marchandises, irriguer les champs et utiliser l'énergie hydraulique (installation de moulins). Fertile et peuplée, la vallée du Nil dessine un ruban de verdure à travers une étendue désertique.
Comment un fleuve peut-il traverser le désert ? Comment les hommes ont-ils exploité les eaux du Nil ?
1. Qu'est-ce qu'un bassin fluvial ?
1.1. Le parcours d'un fleuve
La région parcourue par un fleuve et ses affluents est appelée bassin fluvial. La majorité des cours d'eau naissent dans les montagnes. Issue d'une source ou de la fonte des glaciers, l'eau dévale les pentes. Elle forme un torrent qui creuse progressivement une vallée encaissée. Au fur et à mesure que la pente diminue et que les affluents alimentent le cours d'eau principal, son lit s'élargit.
Dans la plaine alluviale, en aval, il coule lentement, décrivant par endroits de larges boucles appelées méandres. Il se jette enfin dans l'océan ou dans la mer (parfois dans un lac intérieur), formant généralement un delta ou un estuaire.
1.2. Un milieu plus ou moins favorable
Les bassins fluviaux offrent généralement des conditions favorables aux activités humaines. Ils sont donc très densément peuplés. De nombreuses villes s'y sont développées, notamment certaines capitales : l'agglomération de Paris, dans le bassin de la Seine ; celle de Londres, sur la Tamise.
Dans d'autres régions, cependant, les bassins fluviaux sont presque déserts, parce qu'ils sont trop arides, comme le bassin de l'ouest du Sahara ; ou au contraire trop humides, comme ceux de l'Amazone ou du Congo.
2. Le Nil : la plus grande oasis du monde
2.1. Un fleuve dans le désert
Le Nil est le plus long fleuve au monde : il se jette dans la mer Méditerranée après un parcours de 6 694 km. Surtout, il traverse sur 2 700 km le désert égyptien, où il ne reçoit ni affluent, ni pluie.
2.2. Les eaux du Nil
Le Nil supérieur (Kagera) prend sa source près du lac Victoria, en Tanzanie. Toute proche de l'équateur, cette région est abondamment arrosée, toute l'année. Appelé Nil Blanc, il se dirige alors vers le nord. Plus loin, au Soudan, il rencontre son principal affluent, le Nil Bleu. Ce dernier est alimenté, l'été, par les pluies tropicales qui s'abattent sur les montagnes d'Éthiopie. Dès lors, Nil Blanc et Nil Bleu ne forment plus qu'un. Ainsi, grâce aux précipitations équatoriales régulières et aux pluies tropicales plus saisonnières, le Nil suit son cours à travers le désert, malgré une évaporation intense.
2.3. Un bassin fertile
Les crues d'été inondaient régulièrement la vallée du Nil, au Soudan et en Égypte. Les couches de limon (de très fines particules de terre) déposées par le fleuve lors de ces inondations rendaient les sols alentours extrêmement fertiles.
Dans l'Antiquité, on considérait déjà l'Égypte comme « un don du Nil ».
Le bassin fluvial du Nil s'étend sur 2 870 000 km2.
3. Un fleuve domestiqué
3.1. Le barrage d'Assouan
Les crues causaient néanmoins des dégâts considérables. En 1971, a été construit le barrage d'Assouan. Haut de 150 m, il retient les eaux du Nil dans un lac artificiel de 500 km de long : le lac Nasser. Grâce à lui, les crues d'été n'inondent plus la vallée en aval du barrage. De plus, cette énorme réserve d'eau, disponible toute l'année, a permis de multiplier par six la surface des terres irriguées. La population ne connaît plus les famines d'autrefois. Enfin, le barrage fournit de l'électricité à toute la région environnante.
3.2. Des conséquences imprévues
Ce barrage a également eu toutes sortes de conséquences imprévues.
Le Nil domestiqué ne répand plus sur les champs son limon fertile (qui se dépose au fond du lac). Les paysans doivent désormais employer des engrais chimiques, plus coûteux.
Liées à l'évaporation des eaux du lac Nasser, les pluies sont devenues plus fréquentes dans le sud de l'Égypte : un fait non négligeable en plein désert !
Retenus par le barrage, les poissons ont disparu des eaux du Nil, ainsi que des rives de la Méditerranée proches de son estuaire. La côte en cet endroit recule car il n'y a plus d'apport de matériaux. En contrepartie, les Égyptiens réalisent dans le lac Nasser, devenu un aquarium géant, de véritables pêches miraculeuses.
Copyright © 2006 rue des écoles / Magnard-Vuibert. Tous droits réservés.
Microsoft ® Encarta ® 2008. © 1993-2007 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.