Encarta 2008 - famine
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famine
1   PRÉSENTATION
Famine au Nigeria
Entre 1967 et 1969, au cours de la guerre du Biafra, la famine a provoqué au Nigeria la mort d'un million de personnes parmi lesquelles une forte proportion d'enfants.
Carl Purcell/Science Source/Photo Researchers, Inc.

famine, pénurie sévère et prolongée de nourriture affectant une région entière et de nombreuses personnes. Le terme « famine » (du latin fames, « faim ») s'applique, de fait, à une misère collective et ne concerne pas des individus isolés souffrant de sous-alimentation.

Les causes de la famine se répartissent en deux catégories bien distinctes. La première englobe les phénomènes naturels dévastateurs, généralement soudains, imprévisibles, de grande ampleur, qui détruisent les cultures et anéantissent les cheptels : tremblements de terre, inondations, sécheresses, invasions d'insectes (comme les criquets), maladies épidémiques des plantes. La seconde implique directement des comportements humains : les guerres, avec leur cortège de destructions, avec le parti pris délibéré de détruire les productions des adversaires ; les états de siège, aux siècles passés, qui visaient à réduire les opposants par la faim et, de nos jours, le boycott économique organisé contre un État, en vue de lui imposer une nouvelle ligne politique. Ce boycott a pour conséquence une situation de pénurie extrême, impliquant la famine pour les populations pauvres de l'État concerné.

2   CONSÉQUENCES DES FAMINES
2.1   Effets sur l'organisme

Les apports d'éléments énergétiques, protéines, glucides, lipides, doivent atteindre un certain seuil en-dessous duquel l'organisme ne peut plus subvenir à ses besoins. Les premières manifestations de la famine sont ainsi un amaigrissement progressif : tout d'abord avec perte des réserves adipeuses, puis diminution de la masse musculaire. Toutefois, la situation est différente selon le niveau d'alimentation précédant la famine. Un adulte qui était correctement nourri pourra en général se maintenir longtemps en vie, sans avoir à faire face à d'autres conséquences que l'amaigrissement. Une réduction de moitié de la quantité d'aliments provoquera chez lui une perte de poids du quart environ. En revanche, chez une personne dont la nourriture était à peine suffisante, la faim aura des conséquences catastrophiques.

Les enfants, dont les besoins énergétiques sont très importants, sont une catégorie de population particulièrement fragile vis-à-vis du phénomène de famine. Chez eux, l'amaigrissement est extrêmement rapide et se double d'un retard important de croissance. Les enfants sont les premières victimes des famines, et le taux de mortalité devient rapidement important. De plus, les enfants qui survivent à la famine présentent des dommages permanents sur le plan aussi bien physique que mental.

La deuxième catégorie de population affectée par un fort taux de mortalité en cas de famine est celle des personnes âgées.

L'augmentation de la mortalité trouve deux causes : d'une part, l'amaigrissement excessif, et, d'autre part, la diminution de la résistance aux maladies. L'état général de faiblesse entraîne une fragilisation vis-à-vis des infections bactériennes et virales. Choléra, typhus, tuberculose, rougeole, en particulier, prennent souvent un caractère épidémique et déciment la population.

On estime que, de nos jours, l'insuffisance alimentaire touche, sous la forme de maladies ou d'incapacités, de 500 à 600 millions d'enfants de pays du tiers-monde. Selon l'Unicef, 40 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour de malnutrition et d'infections.

2.2   Mouvements de population

Une des conséquences sociologiques de la famine réside dans la migration, à grande échelle, des populations concernées. Ces migrations conduisent parfois à fuir le pays touché. Ainsi, au milieu du XIXe siècle, une grande famine frappa l'Irlande. Due à une maladie de la pomme de terre, qui constituait une part majoritaire du régime alimentaire, elle entraîna l'émigration, surtout vers les États-Unis, de 1 million de personnes (et la mort d'un nombre au moins équivalent).

Aujourd'hui, de tels déplacements de population sont limités par les quotas d'immigrations institués par les pays d'accueil potentiels. Aussi les famines modernes entraînent-elles principalement des exodes ruraux : les populations se déplacent au sein d'un même pays, des campagnes vers les villes. C'est ainsi que Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, a vu sa population quadrupler en moins de vingt ans. La principale cause en est la sécheresse exceptionnelle qui sévit au Sahel depuis 1973, et provoque dans ces régions de terribles famines.

3   HISTORIQUE

Par le passé, la plupart des disettes ou famines étaient dues à de mauvaises récoltes. De plus, des moyens de communication et de transport peu ou pas développés empêchaient la circulation des vivres. Au XIXe siècle, le développement des communications a permis aux pays développés de voir disparaître les famines.

Dans les pays en voie de développement, ce n'est que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale qu'elles sont moins nombreuses. Elles ont surtout, aujourd'hui, des causes politiques. Pour de nombreuses populations des pays en voie de développement, les famines ne font que s'ajouter à un état de sous-alimentation chronique.

Les historiens estiment à environ 400 le nombre des grandes famines de l'Histoire. En France, deux furent particulièrement marquantes : celle de 1693 et celle de 1769 (qui tua 1 personne sur 20). Cela étant, le XVIIe siècle français compta néanmoins 11 famines (contre 13 pour le siècle précédent).

En Chine, la famine de 1333-1337 tua 4 millions de personnes, tandis que celles de 1877-1878 et de 1959-1961 ont fait respectivement 10 millions et 30 millions de morts. En Inde, deux périodes meurtrières ressortent : 1769-1770 (de 3 à 10 millions de morts) et 1869-1873 (3 personnes sur 4). En Afrique, dans les années 1967-1969, la famine sévissant au Nigeria provoqua la mort de 1 million de personnes.

4   ORGANISATIONS HUMANITAIRES
Distribution de nourriture (Somalie)
La guerre civile qui déchire le pays depuis 1991 entrave son développement économique et provoque une famine d'une telle ampleur que les pays occidentaux ont dû organiser des opérations humanitaires pour secourir les populations.
Bruce Brander/Photo Researchers, Inc.

Les organisations de secours pour l'aide aux victimes de la famine ont une origine relativement récente. La Croix-Rouge internationale, créée en Suisse en 1864, organisa des secours à la fois à l'intérieur des pays et entre les pays. La solidarité se développa par le biais d'organisations privées laïques ou religieuses et par l'action des États industrialisés, principalement d'Amérique du Nord et d'Europe occidentale. Mais les mesures prises, insuffisantes, trop tardives, ne s'attaquant pas aux causes, ne purent empêcher de nouvelles famines. Après la Seconde Guerre mondiale, il devint évident que seules des mesures préventives de grande ampleur pourraient venir à bout de ces problèmes.

La création aux États-Unis d'une administration pour le secours et la reconstruction fut suivie, en 1945, par celle de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Celle-ci prévoyait initialement d'utiliser les excédents alimentaires des pays riches pour couvrir les besoins d'urgence, et d'aider au développement économique des pays sous-développés. En 1961, l'ONU et la FAO créèrent le Programme alimentaire mondial (PAM). À ces mesures internationales s'ajoutent des actions d'aide ponctuelles, menées par l'Union européenne, ou par des organismes privés, comme les organisations non gouvernementales.

Malheureusement, la simple redistribution des excédents des pays riches ne peut résoudre le problème de la faim dans le monde. De plus, cette redistribution permet aux pays riches d'écouler leurs surplus de façon à maintenir des prix suffisamment élevés pour garantir un certain niveau de revenus à leurs producteurs. Les enjeux humanitaires se trouvent ainsi en concurrence avec les enjeux économiques, et l'amélioration du niveau de vie des pays pauvres avec le maintien de celui des pays riches.

5   PERSPECTIVES

Au début du siècle, les famines apparaissaient comme inévitables et liées, en particulier, au surpeuplement. La Chine et le sous-continent indien ne pourraient, semblait-il, échapper à des famines dont l'ampleur irait croissant. Ces prédictions se sont révélées fausses. Aujourd'hui, la Chine réussit à nourrir sa population grâce à une attention extrême portée à l'agriculture, mais également grâce à des mesures très strictes de contrôle des naissances. Il en est de même pour l'Inde. La « révolution verte », utilisant des variétés de riz à haut rendement, des améliorations technologiques développant l'irrigation et l'emploi d'engrais, a fait disparaître les grandes disettes. Elle a même permis à l'Inde d'exporter du riz vers ses voisins. Cependant, la révolution verte a ses revers : diminution des emplois dans les campagnes, migration des populations rurales vers les villes, endettement du pays (obligé d'importer une partie des moyens nécessaires à cette modernisation), misère d'une partie de la population et enrichissement des fermiers installés sur de grandes surfaces, et enfin accroissement de la pollution.

L'Afrique, quant à elle, a subi depuis les années 1960 des famines nombreuses et importantes (entre autres, Sahel 1965-1970, Nigeria 1967-1969, Éthiopie 1974-1975, Somalie 1990-1993). Ces famines ont certes des causes naturelles : sécheresses exceptionnelles, pauvreté des sols et désertification, forte natalité, médiocrité des moyens techniques. Elles sont toutefois principalement liées aux situations politiques des pays concernés : interminables guerres civiles, détournement de l'aide internationale au profit des tenants du pouvoir et de leurs clans, etc. Si des efforts sont réalisés pour améliorer les cultures, le but en est le plus souvent d'exporter certaines denrées vers les pays industrialisés. Loin de nourrir les populations locales, ces pratiques entraînent uniquement l'enrichissement d'une minorité.

Si les pays riches ne sont pas touchés par le phénomène de famine, car la plupart des habitants subviennent largement à leurs besoins alimentaires, la malnutrition existe néanmoins. Cette dernière touche non seulement des individus isolés, mais également certains quartiers entiers où nombre d'enfants souffrent d'insuffisance alimentaire permanente.

Dans les années 2000, la production mondiale est pourtant théoriquement suffisante pour nourrir les 6 milliards d'habitants de la planète. Le problème est d'instaurer une répartition équitable des ressources, et une organisation permettant aux habitants de chaque région de satisfaire eux-mêmes à leurs besoins. Ainsi, les aides apportées aux pays pauvres, sur les plans financier, technologique, médical, etc., devraient pouvoir leur permettre d'organiser leur autosuffisance et d'assurer la santé publique sur leur propre territoire.

 
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